Le sel, comme tous les minéraux, est nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme. Mais comment est-il extrait? Thématiques Sciences de la vie et de la santé Sciences exactes Avec Arianne ALEXANDRE Fasélys Le HELLEYE Le sel, comme tous les minéraux, est nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme. Il permet la transmission des messages nerveux, la contraction musculaire et surtout, il régule les échanges de l'eau dans toutes les cellules de ton corps. En revanche, une consommation excessive de sel a des effets néfastes sur la santé et favorise notamment le développement de maladies cardiovasculaires ou encore l'ostéoporose, une maladie qui fragilise les os et les rend ainsi plus susceptibles de se fracturer. Les marais salants sont des bassins peu profonds et proches de la mer qui permettent de récolter le sel. Au moment des marées, les bassins se remplissent d'eau de mer salée, qui s'évapore ensuite comme dans l'expérience que tu viens de réaliser. Le sel lui forme des cristaux et se dépose au fond des marais. On peut alors le récolter. Informations pratiques Lieu Dates 1 sept. > 31 août Lundi 0900 > 1800 Mardi 0900 > 1800 Mercredi 0900 > 1800 Jeudi 0900 > 1800 Vendredi 0900 > 1800 Samedi 0900 > 1800 Dimanche 0900 > 1800 Publics concernés 3 - 6 ans, 6 - 11 ans, 11 - 15 ans, 15 - 18 ans, 18 - 25 ans, 25 ans et + Organisé par UTC
Toutsur dans les marais salants le sel rĂ©coltĂ© est stockĂ©. . Trouver n'importe quoi. dans les marais salants le sel rĂ©coltĂ© est stockĂ©. Les TraversĂ©es du Marais - Le rĂ©seau MARAIS CULTURE. La FĂȘte des fous : lecture de Notre-Dame de Paris | samedi 10 septembre Ă 15h30 plus cĂ©lĂšbres MaĂŻa PlissetskaĂŻa, Yvette ChauvirĂ© ou encore Wilfride Piollet. Ouverte.
Fruit dĂ©licat de lâocĂ©an, du soleil, du vent et des gestes traditionnels des paludiers, le sel de GuĂ©rande est rĂ©coltĂ© Ă la main dans les marais salants depuis des millĂ©naires. Direction le sud des Pays de la Loire pour en savoir plus sur ce sel marin d'exception. La petite histoire de l'or blanc © Grafvision / Adobe Stock â Le sel est naturellement riche en magnĂ©sium et source de calcium et de fer. La presqu'Ăźle de GuĂ©rande et le sel, c'est de l'histoire ancienne. On le rĂ©coltait dĂ©jĂ Ă l'Ăąge de fer, c'est-Ă -dire Ă la naissance des premiĂšres villes et des premiers Ătats celtiques ! Les premiĂšres salines utilisant les capacitĂ©s de stockage de la lagune remontent au 3e siĂšcle, peu aprĂšs la conquĂȘte romaine. Et les contours des marais salants actuels datent du 10e siĂšcle. Le commerce du sel, vĂ©ritable or blanc, a assurĂ© la prospĂ©ritĂ© de GuĂ©rande pendant plusieurs siĂšcles, la ville devenant l'eldorado de la Bretagne ancienne, avant de devenir une ville des Pays de la Loire. Les marais salants © DreanA / Adobe Stock â Les marais salants, qui s'Ă©tendent sur plus de 2 000 hectares forment un site naturel unique, reconnu "patrimoine remarquable". Dans les marais salants de GuĂ©rande, la production de sel est un processus 100 % naturel. GrĂące Ă une succession de bassins favorisant lâĂ©vaporation de lâeau, le sel contenu dans lâeau de mer se concentre jusquâĂ cristalliser et permettre sa rĂ©colte. C'est sous lâeffet du soleil, de la chaleur et du vent que lâeau de mer sâĂ©vapore peu Ă peu et que la concentration en sel augmente. Paludier, un mĂ©tier exigeant © Richard Villalon / Adobe Stock â Le paludier utilise diffĂ©rents outils en fonction du type de sel quâil rĂ©colte. Les paludiers sont les hĂ©ritiers d'un savoir-faire ancestral et les gardiens d'un patrimoine naturel unique dâailleurs, "palus" en latin signifie marais. La rĂ©colte du sel a lieu l'Ă©tĂ© mais les paludiers prennent soin des marais salants au fil des saisons. Au printemps, ils vident les salines oĂč lâeau de pluie sâest accumulĂ©e et en retirent la vase et les algues. En automne, le sel doit ĂȘtre protĂ©gĂ© des grandes marĂ©es mais aussi des gelĂ©es Ă venir, tandis que lâhiver peut ĂȘtre propice Ă une remise en Ă©tat du fond des bassins. Gros sel, sel fin, fleur de sel ? © katrinshine / Adobe Stock â Le gros sel est idĂ©al pour la cuisson des pĂątes, des lĂ©gumes mais aussi des plats de viande ou poisson en croĂ»te de sel. Le gros sel est reconnaissable Ă ses cristaux gris. Le sel fin est quant Ă lui obtenu aprĂšs que ce gros sel a Ă©tĂ© sĂ©chĂ©, broyĂ© et tamisĂ© avec soin. Quant Ă la fleur de sel de GuĂ©rande, trĂšs recherchĂ©e pour son parfum de violette, elle est naturellement blanche. Elle se cueille dĂ©licatement Ă la surface de l'eau des marais salants quand les conditions mĂ©tĂ©orologiques le permettent. TrĂšs apprĂ©ciĂ©e des grands chefs, elle apporte une touche particuliĂšre Ă de nombreux plats et mĂȘme Ă des desserts. On ne lâutilisera pas pour la cuisson mais plutĂŽt au moment de servir. Une qualitĂ© reconnue © Goodpics / Adobe Stock â La labellisation garantit la maĂźtrise de la qualitĂ© Ă tous les stades de la production, de la rĂ©colte au conditionnement en passant par le stockage. Si le sel de GuĂ©rande pourtant 100 % naturel ne peut obtenir, en lâĂ©tat de la rĂ©glementation, de label bio, il est le seul sel marin en France Ă bĂ©nĂ©ficier du Label rouge pour ses qualitĂ©s gustatives et nutritives. Si vous achetez du sel de GuĂ©rande Label Rouge, vous pouvez ĂȘtre sĂ»r qu'il a Ă©tĂ© rĂ©coltĂ© manuellement, qu'il est non raffinĂ©, sans additifs et riche en magnĂ©sium ! Et l'obtention en 2012 d'une indication gĂ©ographique protĂ©gĂ©e IGP pour le "sel de GuĂ©rande" et la "fleur de sel de GuĂ©rande" apporte aux consommateurs une garantie sur son origine et aussi sur sa qualitĂ©. En savoir plus PrĂ©parer son sĂ©jour dans les Pays de la Loire Lien externe Visiter un marais salant Lien externe Ă lire aussi Une semaine dans les Pays de la Loire avec Gang of Mothers et sa tribu
OĂčest stockĂ© le sel rĂ©coltĂ©? Le sel est stockĂ© dans les salorges. La faune et la flore des marais. Dans les marais salants, beaucoup dâoiseaux viennent nicher car câest un grand rĂ©servoir de nourriture, lâeau est riche en petits animaux et poissons.
EmblĂ©matiques du patrimoine de Charente-Maritime, la culture du sel et les marais salants sont indissociables du paysage dâun savoir-faire sĂ©culaire, la rĂ©colte du sel est vĂ©ritablement fascinante. Il fait bon se promener au cĆur de paysages champĂȘtres pour observer lâactivitĂ© salicole. Voici tout ce quâil faut savoir sur cette activitĂ© et son dĂ©cor culture des marais salants, une activitĂ© prĂ©servĂ©e sur les ĂźlesDu Moyen-Ăge jusquâau Ă la fin du XIXe siĂšcle, la culture du sel Ă©tait le poumon Ă©conomique de la rĂ©gion. Mais, suite Ă lâassĂšchement des marais salants de Charente-Maritime, lâactivitĂ© se retrouva progressivement sur le dĂ©clin. Les Ăźliens furent alors forcĂ©s de se tourner vers une activitĂ© littorale et depuis quelques annĂ©es, lâactivitĂ© renaĂźt de ses cendres. Ainsi, lâĂźle compte une trentaine de sauniers vouĂ©s Ă la prĂ©servation du marais salant. Afin de faire partager cette passion au plus grand nombre, les producteurs accueillent leurs visiteurs Ă la Cabane des Sauniers, situĂ©e Ă Ars-en-RĂ©. Toute une variĂ©tĂ© de produits issus de la rĂ©colte y sont vendus gros sel, fleur de sel, galets de selâŠ. De mĂȘme, on peut trouver dâautres spĂ©cialitĂ©s rĂ©taises comme la salicorne ou la moutarde sauvage de lâĂle de la porte de cette coopĂ©rative et laissez-vous enivrer par ses mille et un dĂ©lices insulaires. Ici, on se fait une joie de vous expliquer en dĂ©tail les caractĂ©ristiques de chaque produit et leur mĂ©thode de fois vos emplettes effectuĂ©es, nâhĂ©sitez pas Ă prolonger la dĂ©couverte en plongeant au cĆur des marais !Les marais salants font Ă©galement partie du paysage de lâIle Madame. Sur cette petite Ăźle du Pertuis Charentais, accessible par la Passe aux BĆufs, la rĂ©colte du sel sâeffectue dans le respect des traditions. On ne rĂ©siste pas Ă ramener un peu de gros sel ou de fleur de sel de la ferme des marais salants, Ă la dĂ©couverte dâune tradition ancestralePour observer les sauniers en plein travail dans les marais salants de Charente-Maritime, enfourchez votre vĂ©lo. Le spectacle vaut vraiment le dĂ©tour. Les petits mulons de sel immaculĂ©s se dressent fiĂšrement le long des aires saunantes, entourĂ©es par la vĂ©gĂ©tation. Mais, pour comprendre lâorigine et le fonctionnement de la culture du sel, il convient de partir Ă la rencontre de ses du Marais SalantSituĂ© sur la presquâĂźle de Loix Ăle de RĂ©, lâĂ©comusĂ©e du Marais salant a pour but de faire dĂ©couvrir aux visiteurs cette activitĂ© traditionnelle en prĂ©sentant le savoir-faire et les outils des voyagerez ainsi dans le temps au cĆur de lâhistoire des marais salants de lâĂle-de-RĂ© puis, accompagnĂ©s dâun guide, vous apprendrez Ă identifier les plantes typiques de la vĂ©gĂ©tation du marais salicorne, poivre de MacĂ©doine, moutardeâŠ. Vous observerez par la mĂȘme occasion les techniques du mĂ©tier de saunier et la rĂ©colte du produit star la fleur de sel. Ă la fin de votre visite, vous aurez la possibilitĂ© dâen acheter ainsi que dâautres produits typiques. De plus, vous pourrez ramener de savoureux souvenirs de cette Ă©chappĂ©e par la saliculture ? Poursuivez votre dĂ©couverte des marais salants sur lâĂle dâOlĂ©ron, autre lieu phare de la culture du Port des SalinesGrĂące aux 5 cabanes dâexposition de lâĂ©tablissement, on dĂ©couvre lâhistoire et le fonctionnement des marais olĂ©ronais ainsi que les diffĂ©rentes Ă©tapes de la rĂ©colte du sel. Cerise sur le gĂąteau, la visite du marais peut se faire en barque !Ă ne pas manquer la visite dĂ©gustation du Port des Salines, faisant la part belle aux spĂ©cialitĂ©s rĂ©gionales. Salicornes, fruits de mer, caramels Ă la fleur de sel vous ne saurez oĂč donner de la peu plus au sud, Ă une 1h de route, un autre marais salant de Charente-Maritime attire les curieux. Continuez lâaventure vers marais salant de Mornac-sur-SeudreSituĂ© Ă lâembouchure de lâestuaire de la Seudre, Mornac-sur-Seudre fait partie des cent plus beaux villages de France et dĂ©tient le label de Ville et MĂ©tiers dâArt ». Outre son activitĂ© ostrĂ©icole, le village perpĂ©tue Ă©galement la tradition maraĂźchĂšre salicole. AccompagnĂ©s dâun producteur, vous observez les gestes quotidiens destinĂ©s Ă la rĂ©colte de lâor blanc. AprĂšs ces explications, faites un tour dans le village. Laissez-vous porter par lâatmosphĂšre apaisante de ses ruelles oĂč fleurissent les roses trĂ©miĂšres. Perdez-vous au sein du quartier arabe appelĂ© ainsi par les marins de passage. Vous allez adorer les petites maisons basses aux persiennes votre escapade le long du chenal bordĂ© de cabanes ostrĂ©icoles multicolores. Vous serez trĂšs probablement gagnĂ©s par lâappĂ©tit face aux nombreux restaurants proposant Ă leur carte des plateaux de fruits de mer et autres dĂ©lices locaux.
Dansles marais salants, le sel rĂ©coltĂ© est stockĂ© sur une surface plane comme lâillustre la photo ci-dessous. On admet quâun tas de sel a toujours la forme dâun cĂŽne de rĂ©volution. 1) b) Le cĂŽne de sel a pour hauteur 2,50 mĂštres et un diamĂštre 5 mĂštres. A lâaide de la formule 3 Ă rayon 2 Ă hauteur = Ï VcĂŽne, dĂ©terminer, en m
1la fibre optique principe de fonctionnement. la fibre utilise le principe de rĂ©fraction de la lumiĂšre, elle est constituĂ©e d'un cĆur en silice qui confine l'Ă©nergie lumineuse et propage le signal. ce cĆur est recouvert d'une gaine Ă faible indice de rĂ©fraction l'onde lumineuse est alors enfermĂ©e dans la silice. le transceiver optique a pour fonction de convertir des impulsions Ă©lectriques en signaux optiques vĂ©hiculĂ©s au coeur de la fibre. a l'intĂ©rieur des deux transceivers partenaires, les signaux Ă©lectriques seront traduits en impulsions optiques par une led et lus par un phototransistor ou une on utilise une fibre pour chaque direction de la transmission. les Ă©metteurs utilisĂ©s sont de trois types les led light emitting diode qui fonctionnent dans l'infrarouge 850nm. c'est ce qui est utilisĂ© pour le standard ethernet foirl. les diodes Ă infrarouge qui Ă©mettent dans l'invisible Ă 1300nm les lasers, utilisĂ©s pour la fibre monomode, dont la longueur d'onde est 1310 nm ou 1550nmDansles annĂ©es 60, la rĂ©colte du sel a totalement disparu du Golfe du laissĂ©s Ă l'abandon Puis deux ostrĂ©iculteurs sont aujourd'hui prĂ©sents sur le site et les anciennes salines se comblent. Or, dans ces zones humides, l'intervention humaine doit ĂȘtre permanente pour conserver au marais toute sa richesse on y rĂ©colte "LA FLEUR DE SEL "dĂšs le mois de mai .
42 DNB D'aprĂšs France mĂ©tropolitaine, Juin 2013 Dans les marais salants, le sel rĂ©coltĂ© est stockĂ© sur une surface plane. On admet qu'un tas de sel a toujours la forme d'un cĂŽne de rĂ©volution. Pascal souhaite dĂ©terminer la hauteur d'un cĂŽne de sel de diamĂštre 5 mĂštres. Il possĂšde un bĂąton de longueur 1 mĂštre. Il effectue des mesures et rĂ©alise les deux schĂ©mas ci-dessous. /cĂŽne de sel BĂąton S 1 m E on 3,20 m 2,30 m 5 m Calculer la hauteur de ce cĂŽne. Helpful Social Copyright © 2022 - All rights reserved.Dansles marais salants, le sel rĂ©coltĂ© est stockĂ© sur une surface plane comme l'illustre la photo ci- dessous. On admet qu'un tas de sel a toujours la forme d'un cĂŽne de rĂ©volution. 1) a) Pascal souhaite dĂ©terminer la hauteur d'un cĂŽne de sel de diamĂštre 5 mĂštres. Il possĂšde un bĂąton de longueur I mĂštre. Il effectue des mesures et Article en partenariat Un article sur le sel. Cet article regroupe pas mal de sels qui proviennent des 4 coins du monde, que nous avons goĂ»tĂ©s et apprĂ©ciĂ©s. Il a Ă©tĂ© Ă©crit pour partager avec vous ces trĂ©sors de la terre et de la mer. Car malheureusement, le sel est un ingrĂ©dient indispensable en cuisine mais largement mĂ©connu dans sa diversitĂ©. Vous allez nous dire Du sel, câest du sel, pas la peine de chercher midi Ă quatorze heures ! », et pourtant tout comme le poivre rĂ©fĂ©rez vous Ă notre sĂ©rie dâarticle sur les poivres du monde, chacun possĂšde une saveur bien diffĂ©rente, ainsi quâune texture particuliĂšre qui peut ĂȘtre sous diffĂ©rentes formes perles, cristaux, flocons, givre... Mais le plus simple est certainement de vous les faire dĂ©couvrir. [Mode troll activĂ©] Câest pas la peine de nous dire que le sel, câest mauvais pour la santĂ© ! Il ne sâagit pas dâalimenter le dĂ©bat sur les bienfaits ou les mĂ©faits sanitaires du sel. Vous ĂȘtes contre lâutilisation de sel ? Câest votre choix, et nous le respectons, nous nâen utilisons dâailleurs presque jamais dans nos recettes puisque bien souvent les ingrĂ©dients prĂ©sents en apportent suffisamment. Bref, ne nous faites pas une attaque cardiaque parce que lâon parle de sel. đ [/trolling] Il existe plusieurs types de sel Les sels de mer, les sels de riviĂšre, les sels de terre et les sels raffinĂ©s. Ce dernier est obtenu par thermo-compression, une technique qui permet lâĂ©vaporation Ă vide pour obtenir un taux de 97% de chlorure de sodium, mais il ne prĂ©sente que peu dâintĂ©rĂȘt culinaire de notre point de vue. Câest le sel que nous utilisons pour abaisser brutalement la tempĂ©rature de la glace plus dâexplications dans lâarticle les glaces sans sorbetiĂšre. Nous nous concentrerons donc sur les 3 autres, Ă savoir les sels de mer, les sels de riviĂšre et les sels de terre. Notez quâil existe aussi des sels aromatisĂ©s et des sels fumĂ©s, qui sont dâailleurs trĂšs en vogue chez les amateurs de sels, mais nous les aborderons dans un autre article. Ce sont des sels de mer comme le sel de lâĂźle de RĂ©, associĂ©s Ă des Ă©pices, ou stockĂ©s dans un ancien tonneau de vin, ou encore de sel de Halem MĂŽn que lâon fume avec des copeaux de chĂȘne. Dâailleurs, vous pouvez facilement fumer vous mĂȘme votre sel en utilisant lâune des techniques de nous citons dans notre article sur le fumage des aliments en cuisine⊠Mais ce nâest pas le sujet du jour. Allez câest parti ! Bonne lecture Ă tous et nâhĂ©sitez pas Ă saler liker ! Les sels de merLes sels marins ou sels de mer, comme le sel de GuĂ©rande, sont obtenu par Ă©vaporation de lâeau de mer, sous lâaction du soleil et du vent dans des marais salants salines marines, se sont des sels naturels sans additifs ni produits chimiques. Ils peuvent ĂȘtre secs ou humides de 2 Ă 4 % dâhumiditĂ© pour les sels humides, suivant quâils aient Ă©tĂ© essorĂ©s ou non, et moins de 0,3 % pour les sels secs aprĂšs un procĂ©dĂ© dâessorage et de sĂ©chage. Sel de Camargue France ici sous forme de fleur de sel Câest un sel chargĂ© dâoligoĂ©lĂ©ments et de minĂ©raux, produit dans le sud de la France au bord de la MĂ©diterranĂ©e. Il est considĂ©rĂ© par beaucoup comme le meilleur sel du monde, mĂȘme si nous ne sommes pas forcĂ©ment de cet avis, car nous apprĂ©cions de nombreux sels aux saveurs toutes aussi plaisantes. Mais ce sel de Camargue reste une valeur sĂ»re dans le choix dâun sel. Sel de GuĂ©rande France ici sous forme de gros sel Voici un sel plus humide que tous les autres, il est produit en France au bord de lâocĂ©an Atlantique. Câest un sel trĂšs intĂ©ressant pour les salaisons grĂące Ă son pouvoir salant trĂšs Ă©levĂ©. Sel de Halen MĂŽn Grande Bretagne ici sous forme de flocons pyramidaux Câest un sel trĂšs salant, trĂšs croquant surtout dans cette forme et trĂšs iodĂ© qui provient de lâĂźle dâAnglesey au Pays de Galles. La forme pyramidale des cristaux provient de son mode de production, unique au monde. Il existe aussi une version fumĂ©e, que nous vous prĂ©senterons dans un article dĂ©diĂ© aux sels fumĂ©s et aromatisĂ©s. Sel noir HawaĂŻ - USA ici en petit cristaux, mais il est aussi parfois disponible plus fin Câest un sel provenant dâHawaĂŻ , un archipel trĂšs volcanique de lâocĂ©an Pacifique. Sa couleur vient de la quantitĂ© de charbon actif contenue dans lâeau de fabrication. Câest un sel trĂšs agrĂ©able Ă la saveur intense, lĂ©gĂšrement iodĂ© et charbonĂ©, qui sale trĂšs bien. Super avec des pommes de terre et du poisson ! Sel rouge HawaĂŻ - USA en petit cristaux Il provient dâHawaĂŻ, mais Ă la diffĂ©rence du sel noir ci-avant il est fabriquĂ© avec de la terre volcanique rouge dâAlaea plutĂŽt que du charbon. Il prĂ©sente une saveur douce et tendre, proche de la noisette, ou plutĂŽt dâolĂ©agineux, on va dire, puisque nous nâarrivons pas Ă trouver la note exacte. Sel de l'Ăźle de RĂ© France sous sa forme de fleur de sel Câest un sel produit sur lâĂźle de RĂ© en France, qui prĂ©sente un bon pouvoir salant, une profondeur trĂšs plaisante, et une belle persistance du goĂ»t salĂ© en bouche. Il fait partie des sels de mer que nous apprĂ©cions. Sel de Madagascar Madagascar fleur de sel Une fleur de sel de Madagascar qui vient trĂšs bien se mĂȘler avec le poivre Voatsiperifery noir ou rouge, de Madagascar Ă©galement. Une belle combinaison de saveurs. Il prĂ©sente un lĂ©ger goĂ»t argileux, et un salant correct. Sel de Noirmoutier France dans sa version fleur de sel Câest lâun des sels qui nous fait dire que le sel de Camargue, certes trĂšs bon, nâest peut-ĂȘtre pas le seul Ă pouvoir prĂ©tendre au titre de meilleur sel de mer. Nous affectionnons beaucoup ce sel, trĂšs chargĂ© en oligo-Ă©lĂ©ments et en minĂ©raux. Son goĂ»t complexe et son pouvoir salant ne laissent pas indiffĂ©rent. Les sels de riviĂšreLes sel de riviĂšres se caractĂ©risent par le mode de production, en effet ils sont produits dans des salines suspendues avec le mĂȘme type de technique que les riziĂšres, ou dans des Ă©tangs dâĂ©vaporation. Elles sont alimentĂ©es par des sources dont lâeau se charge en sel et minĂ©raux en passant dans des veines de sel de mer fossiles avant de jaillir du sol. Sel de Maras PĂ©rou petits cristaux de sel Câest un sel que CĂ©dric aime beaucoup, quâil faut doser avec parcimonie Ă cause de son important pouvoir salant. Câest une sel chargĂ© de minĂ©raux qui laisse une impression agrĂ©able mais trĂšs salĂ©e en bouche. Sel de Murray River Australie ici sous forme de flocons Ce sont des petits copeaux de sel, trĂšs doux, qui contiennent du calcium et du magnĂ©sium. Son goĂ»t comme sa couleur proviennent des algues rouges qui poussent dans la Murray River et la Darling River qui alimentent les Ă©tangs dâĂ©vaporation. Sa douceur et sa saveur riche mettent en valeur les lĂ©gumes crus. Une trĂšs belle dĂ©couverte pour nous sa texture croquante et son goĂ»t riche et complexe nous plaisent beaucoup. Les sels de terreLe sel de terre, que lâon appelle Ă©galement sel gemme, est obtenu par extraction miniĂšre exploitation saline. Ce sont les sels dit cristallisĂ©s, qui proviennent dâun dĂ©pĂŽt de saumure dâorigine marine ou de source saline, et qui se sont solidifiĂ©s cristallisĂ©s avec les annĂ©es. On les trouve, comme pour les sels marins, sous une forme sĂšche ou humide. Il ont la particularitĂ© de ne pas avoir le goĂ»t dâiode commun aux sels marins. Sel du lac Assal Djibouti sous forme de perles calibre 5 sous forme de perles calibre 1 Les cristaux de sel du lac Assal sont formĂ©es par lâaction de la chaleur et du vent, qui en roulant sâĂ©rodent et obtiennent leur forme finale. Les billes sont rĂ©coltĂ©es et calibrĂ©es de 1 Ă 5. Elles sont chargĂ©es de minĂ©raux, qui lui confĂšrent son goĂ»t unique. Attention câest un sel trĂšs dur. Sel dâĂgypte Ăgypte sous forme de givre on dirait de la glace en paillettes Sa structure est obtenue par lâĂ©vaporation Ă couvert sous le sable, avec le travail de la chaleur mais Ă©galement du froid, le jour et la nuit. Son aspect de givre est particuliĂšrement beau. Sa saveur est intense, rude et chargĂ©e en minĂ©raux. Câest un trĂšs bon choix pour un sel Ă utiliser en dressage. Sel rose Himalaya sous forme de bloc brut Ă rĂąper sous forme de gros grains sous forme de poudre fine Câest un sel dur, moins salant que beaucoup dâautres sels gemme, Ă la saveur fine, et chargĂ© en fer qui lui confĂšre cette couleur rose. Sel noir ou Kala Namak Himalaya ici en poudre Sa couleur est due Ă la prĂ©sence de sulfure de fer et de magnĂ©sium. Câest un sel Ă la saveur caractĂ©ristique de soufre, apportĂ©e par le sulfure dâhydrogĂšne naturellement prĂ©sent dans le sel, qui rappelle les Ćufs durs trop cuits. Dâailleurs, vous pouvez passer voir notre recette des Ćuf cuits durs si vous voulez vous dĂ©barrasser dĂ©finitivement de cette saveur de soufrĂ©e importune et de la texture friable, sĂšche et bleutĂ©e des jaunes par la mĂȘme occasion !. Sel miroir de Bolivie ici sous forme de sel fin Câest un sel rĂ©coltĂ© dans la CordiliĂšre de Andes qui nâest pas sans rappeler le sel de Maras PĂ©rou par son pouvoir salant et par sa charge en minĂ©raux tout a fait unique et typique des Andes il est tout de mĂȘme moins salĂ© et moins minĂ©ralisĂ© que le sel de Maras. Que cela ne vous empĂȘche pas de lui rĂ©server une place de choix dans votre cuisine ! Sel bleu de Perse Iran sous forme de bloc brut Ă rĂąper sous forme de gros cristaux Câest un sel trĂšs gĂ©nĂ©reux qui est agrĂ©ablement minĂ©ral. Sa couleur bleutĂ©e ajoute une touche prĂ©cieuse. Vous souhaitez nous soutenir ? Faites-le avec un tip sur notre page Tipeee ! Chaque euro collectĂ© nous permettra d'amĂ©liorer nos recherches, nos articles, nos vidĂ©os, nos vies...Alors pensez-y ! Je tip Prochain ingrĂ©dient Les diffĂ©rentes piĂšces de bĆuf Macreuse, rumsteck, flanchet... On rĂ©vise les diffĂ©rentes dĂ©coupes de bĆuf, les viandes tendres et les viandes dures, et les tempĂ©ratures de cuisson. Abonnez-vous ! Pour recevoir tous les lundis un condensĂ© de nos saveurs directement dans votre boite email c'est ici ! Mentions lĂ©gales Le site appartient Ă CĂ©dric Tomasini Ă titre personnel. Design et dĂ©veloppement Studio VĂ©gĂ©talGraphik - - 16 rue Jantet - 39100 Dole - FranceEntreprise en nom propre / SIREN 510 587 843 HĂ©bergement 1and1 Internet Sarl - 7 place de la Gare - BP 70109 - 57201 Sarreguemines Cedex - FranceSARL au capital de 100 000 Euros / SIRET 431 303 775 000 16 Pour exercer votre droit d'accĂšs, de modification ou de suppression des donnĂ©es personnelles collectĂ©es par le biais du site, vous pouvez contacter CĂ©dric Tomasini par courrier, tĂ©lĂ©phone ou email. Votre demande sera satisfaite dans les meilleurs dĂ©lais. Toute reproduction, mĂȘme partielle, du site est interdite, sauf autorisation contraire Ă©crite de CĂ©dric Tomasini. 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Lespersonnes qui récoltent le sel des marais salants sont appelées des saliculteurs, sauniers ou paludiers 2, voire marin-salants. Sous l' Ancien Régime, les paludiers étaient ceux qui récoltaient le sel, le terme de sauniers désignant ceux qui le transportent pour le vendre. Principes[ modifier | modifier le code]
Marais salants de la baie de San Francisco. Les marais salants ou salins correspondent Ă des installations d'origine anthropique dont le but est de favoriser l'extraction et la collecte de sel marin Ă partir de l'entrĂ©e d'une ressource, l'eau de mer[1]. Il s'agit le plus souvent d'un dispositif de barrages, de vannes, de canaux et de diffĂ©rents bassins de rĂ©tention menant finalement Ă des bassins de faible profondeurs appelĂ©s carreaux, dans lesquels est rĂ©coltĂ© le sel, obtenu par l'Ă©vaporation de l'eau de mer, sous l'action combinĂ©e du soleil et du vent. Ils constituent une exploitation de type agricole, dont l'activitĂ© se nomme saliculture, ou sous sa forme ancienne, la saunerie. Les personnes qui rĂ©coltent le sel des marais salants sont appelĂ©es des saliculteurs, sauniers ou paludiers[2], voire marin-salants. Sous l'Ancien RĂ©gime, les paludiers Ă©taient ceux qui rĂ©coltaient le sel, le terme de sauniers dĂ©signant ceux qui le transportent pour le vendre. Principes Hormis quelques exceptions dans des lacs salĂ©s, les salines sont littorales et fonctionnent avec de l'eau de mer. Celle-ci est conduite par gravitĂ© lors des marĂ©es moyennes et fortes coefficient supĂ©rieur Ă 80 Ă travers un grand rĂ©seau de canaux d'amenĂ©e les Ă©tiers jusqu'Ă des rĂ©servoirs ou bassins intermĂ©diaires, appelĂ©s vasiĂšres et adernes. De lĂ , elle est ensuite conduite dans les bassins de rĂ©colte, les cristallisoirs ou Ćillets. En saison chaude, tout au long de ce parcours, la salinitĂ© augmente rĂ©guliĂšrement avant mĂȘme l'entrĂ©e de l'eau dans les cristallisoirs. Dans les vasiĂšres, profondes de plusieurs dizaines de centimĂštres, les matiĂšres en suspension se dĂ©posent par dĂ©cantation, formant une couche de plusieurs centimĂštres par an, nettoyĂ©e durant l'hiver. En plus d'ĂȘtre un bassin de dĂ©cantation, la vasiĂšre peut parfois servir de rĂ©serve dâeau pendant lâentretien et la rĂ©colte pĂ©riode de fĂ©vrier Ă octobre. On y retrouve parfois des rats ou des souris. Le cobier, moins profond quelques centimĂštres, assure une dĂ©cantation secondaire et permet d'entamer le processus d'Ă©vaporation proprement dit. L'eau de mer contient en moyenne 35 g de sel par litre. Les fares sont des piĂšces dâeau rectangulaires qui permettent une augmentation importante du degrĂ© de salinitĂ© de lâeau. Enfin, les adernes ont deux fonctions poursuivre lâĂ©vaporation tout en stockant lâeau nĂ©cessaire au remplissage des Ćillets elles permettent de rĂ©approvisionner, en eau fortement chargĂ©e en sel, les Ćillets aprĂšs une journĂ©e dâĂ©vaporation. Ă partir de lĂ , des canaux plus fins, les sauniers, alimentent en eau fortement chargĂ©e en sel des aires de cristallisation ou cristallisoirs, frĂ©quemment appelĂ©s Ćillets ou aire saunante. Dans ces petits bassins rectangulaires gĂ©nĂ©ralement, la faible couche d'eau infĂ©rieure au centimĂštre, de l'ordre de 5 mm en gĂ©nĂ©ral est favorable Ă son rĂ©chauffement et donc Ă son Ă©vaporation jusqu'Ă prĂ©cipitation du sel. Les bords de lâĆillet sont gĂ©nĂ©ralement plus creux en pente douce sur les 50 premiers centimĂštres du bord pour rĂ©cupĂ©rer un maximum de fleur de sel car autrement il nây a pas une Ă©paisseur dâeau suffisante pour la rĂ©colte. Dans les cristallisoirs, le sel est rĂ©coltĂ© sous forme de relativement gros cristaux prĂ©cipitant au fond de la mince couche d'eau saturĂ©e. Le saunier peut aussi cueillir de la fleur de sel constituĂ©e de cristaux plus petits restant Ă fleur d'eau si les conditions sont favorables prĂ©sence de vent. La production elle-mĂȘme n'a lieu que de mi-juin Ă mi-septembre dans l'hĂ©misphĂšre nord ; le reste de l'annĂ©e est consacrĂ© Ă l'entretien de la saline ou Ă sa prĂ©servation des intempĂ©ries par submersion par la mer. En MĂ©diterranĂ©e, le soleil accĂ©lĂšre l'Ă©vaporation ; ainsi la saison de production est plus longue et surtout la sĂ©cheresse de l'Ă©tĂ© donne la possibilitĂ© d'effectuer une rĂ©colte de sel sec, naturellement blanc, alors qu'en Bretagne, la rĂ©colte se fait de juin Ă septembre, donnant un sel gris et humide. En effet, sur la façade Atlantique, et notamment sur la presquâĂźle de GuĂ©rande et les Ăźles de RĂ© et Noirmoutier, la rĂ©colte du sel sâeffectue Ă de juin Ă septembre, lorsque les conditions mĂ©tĂ©orologiques sont rĂ©unies. Depuis des millĂ©naires, la cueillette du sel est rĂ©alisĂ©e Ă la main, de façon artisanale par les paludiers, Ă lâaide dâoutils comme la lousse pour la Fleur de sel et le las pour le gros sel. La Fleur de sel est quant Ă elle rĂ©coltĂ©e Ă la surface de lâeau. Ses cristaux forment une pellicule fine et fragile qui flotte Ă la surface des oeillets, et que les paludiers peuvent alors cueillir dĂ©licatement pour prĂ©server toutes ses qualitĂ©s. Cliquez sur une vignette pour lâagrandir. RĂ©colte du sel dans le Salar de Uyuni, en Bolivie. Marais salants de GuĂ©rande. Salineras de Maras, Maras, PĂ©rou. Couleur La couleur des marais salants varie selon la salinitĂ© et dĂ©pend des micro-organismes prĂ©sents dans l'eau. Elle peut aller du vert pĂąle au rouge intense. Les marais dont la salinitĂ© est plutĂŽt basse auront une couleur verte du fait de la prĂ©dominance d'algues de cette couleur. Quand la salinitĂ© augmente, l'algue Dunaliella salina produit une teinte s'Ă©talant du rose au rouge. De petites crevettes, Artemia salina, Ă©voluant dans des eaux de salinitĂ© moyenne donnent une teinte orangĂ©e aux marais[3]. Des bactĂ©ries comme Stichococcus contribuent Ă©galement aux teintes. Conditions de production Toutes les salines ne sont pas littorales, telles les Salines de Bilma, au Niger, ici en dĂ©cembre 1985. Un cristallisoir mesure de 20 Ă 100 m2. La surface des cristallisoirs reprĂ©sente une faible fraction de la surface totale de la saline. De nombreux paramĂštres influent sur la production annuelle d'un Ćillet. Elle est de l'ordre d'une tonne de sel. Le savoir-faire du saunier repose avant tout sur l'exploitation optimale des conditions naturelles, surtout mĂ©tĂ©orologiques. L'Ă©vaporation est accĂ©lĂ©rĂ©e par les facteurs suivants par ordre d'importance 1 le vent, 2 une Ă©paisseur dâeau aussi faible que possible, 3 le soleil et 4 la mise en mouvement de l'eau. En dehors de la pĂ©riode de production, le saunier a Ă©galement une importante responsabilitĂ© dans l'entretien individuel et collectif de la saline. Ces divers investissements justifient souvent la recherche d'une reconnaissance quelconque de la qualitĂ© spĂ©cifique du sel produit. Utilisation Le sel marin peut ĂȘtre utilisĂ© pour l'alimentation, l'agroalimentaire agent conservateur, certains usages industriels ou de loisirs. Il est aussi mais plus rarement et sous forme de dĂ©chets sĂ©diments de salines utilisĂ© comme agent fondant comme sel de dĂ©neigement et pour le dĂ©glaçage des routes on lui prĂ©fĂšre le sel de carriĂšre moins coĂ»teux. Principales zones de marais salants CaraĂŻbes nĂ©erlandaises Exploitation industrielle de salines Ă Bonaire Exploitation industrielle de salines Ă Bonaire, terminal de chargement marin Les Salines de Bonaire Espagne Les Salines de la Trinidad delta de l'Ăbre Italie RĂ©serve naturelle des marais salants de Trapani et Paceco Riserva naturale Salina di Margherita di Savoia Riserva naturale Salina di Cervia Ătats-Unis Les Salines de San Francisco[4] France CĂŽte atlantique Ils se caractĂ©risent par une exploitation artisanale non mĂ©canisĂ©e avec de faibles volumes de production. Ăle de RĂ©[5] 400 hectares. Marais salants de la presqu'Ăźle guĂ©randaise, constituĂ©s de deux bassins salicoles Ceux de GuĂ©rande comprenant les communes de GuĂ©rande, Batz-sur-Mer, Le Croisic, La Turballe 2000 hectares ; Ceux du MĂšs englobant les communes de Mesquer, Saint-Molf et AssĂ©rac 140 hectares. Marais breton pays de Retz englobant les communes de Les Moutiers-en-Retz, Bourgneuf-en-Retz, Bouin, Beauvoir-sur-Mer, Saint-Urbain et Saint-Gervais Ăle de Noirmoutier Marais d'Olonne[6] englobant les communes des Sables d'Olonne et de L'Ăle-d'Olonne Ăle d'OlĂ©ron[7] Marais salants du Morbihan constituĂ©s de Marais de Lasne Saint-Armel Golfe du Morbihan 10 hectares. Marais de Truscat Sarzeau Golfe du Morbihan Marais de Kervilen La TrinitĂ©-sur-Mer Bassin salicole de Carnac Ă titre d'exemple, les marais salants de GuĂ©rande, en Loire-Atlantique, produisent en moyenne chaque annĂ©e prĂšs de 10 000 tonnes d'un sel naturellement riche en chlorure de magnĂ©sium et oligo-Ă©lĂ©ments. Les marais salants de GuĂ©rande sont exploitĂ©s depuis l'antiquitĂ©[8] pour la production de fleur de sel, de gros sel et de sel fin. La production de sel est rĂ©alisĂ©e dans des exploitations artisanales Ă taille humaine oĂč les paludiers utilisent un savoir-faire ancestral[9] et des outils comme la lousse ou le las pour rĂ©colter le sel Ă la main. Cette technique de rĂ©colte est rĂ©alisĂ©e sans l'utilisation de machines[10], ce qui permet de conserver l'authenticitĂ© et l'intĂ©gritĂ© du sel naturel. CĂŽte mĂ©diterranĂ©enne Production souvent fortement mĂ©canisĂ©e, avec des volumes trĂšs importants. La Compagnie des Salins du midi produit 4 millions de tonnes par an. Le groupe est Ă©galement le seul producteur europĂ©en Ă mettre en Ćuvre les 3 technologies de production solaire, thermique et miniĂšre. Salin-de-Giraud en bordure de la Camargue production d'un million de tonnes de sel par an. Salins d'Aigues-Mortes Marques La Baleine » et Le Saunier de Camargue ». "Camelles" Colline de sel aux Salins du Midi Ă Salin-de-Giraud Arles. D'autres salins historiques ne produisent plus qu'en quantitĂ© limitĂ©. Les Salins-d'HyĂšres HyĂšres inutilisĂ©s depuis 1995. Les Salins de l'Ăle Saint Martin dans l'Ătang de Bages-Sigean Marais salants de Porto-Vecchio Maroc Marais salants d'Oualidia Mexique Guerrero Negro, Basse-Californie du Sud ZapotitlĂĄn Salinas, Puebla SĂ©nĂ©gal Commune de Ngathie Naode/Kaolack Parasel, Farabougoun, Ndoffane Massercine, Daga DiakhatĂ©, Keur Toro, un chapelet de villages situĂ©s aux environs de Kaolack et qu'on dĂ©passe en allant vers Kaffrine et Tambacounda. Ils constituent en outre ce qu'il est convenu d'appeler la route du sel. Le sel, omniprĂ©sent et stockĂ© tout au long de la route, se devine par ailleurs sur le littoral Ă droite, Ă travers les incursions salines du Saloum bras de mer sur le continent. A un point presque anonyme de ce cercle vertueux de production de ce que certains auteurs ont appelĂ© l'aumĂŽne de Dieu, se dresse Ngathie NaoudĂ©, l'un des plus grands villages centres traditionnels de collecte du Sel. Ngathie NaoudĂ© entretient encore l'Ăąme d'une pratique hĂ©ritĂ©e de la tradition et qui, ailleurs, se motorise et se mĂ©canise de plus en plus. Comme Ă la sociĂ©tĂ© nouvelle des salins du Saloum. Tout le contraire de Ngathie NaoudĂ© oĂč tout est encore artisanal. A la faveur de la marĂ©e haute, une ouverture canalisĂ©e est faite du bras de mer vers un point spĂ©cifique du continent amĂ©nagĂ© Ă cet effet qui ainsi se remplit des dĂ©versements d'eau saline. Des personnes, choisies par la communautĂ©, sont prĂ©posĂ©es pour la surveillance de l'Ă©tang salĂ©e dont le contenu liquide s'Ă©vapore Ă longueur des jours de veille. AprĂšs dessĂšchement de l'Ă©tang artificiel au bout de 15 Ă 20 jours, les gardiens s'en vont au village porter la bonne nouvelle. Les anciens se rĂ©unissent alors afin de fixer, pour toute la communautĂ©, le jour de la rĂ©cole, la plupart du temps un lundi ou un jeudi, prĂ©cise Moussa Faye, le chef de village de Ngathie NaoudĂ©. Ceci conformĂ©ment Ă l'esprit de la tradition qui veut qu'il y ait des jours prisĂ©s par les esprits qui favorisent les grandes entreprises. La population est alors invitĂ©e Ă une rĂ©colte individuelle dont le produit continue Ă ĂȘtre rĂ©partie en trois tas, comme du temps des anciens. Un lot revenant Ă la communautĂ© rurale qui y tire l'essentiel de ses revenus, Ă©valuĂ©s, selon la fluctuation du prix du sel, entre 2 et 4 millions de francs CFA par saison, souligne M. Faye. Absolument rien n'a Ă©voluĂ© de ce point. Jusqu'aux offrandes que l'on fait Ă l'endroit des esprits, en particulier quand la saison semble donner des signes de morositĂ©. La seule touche moderne introduite dans la pratique est venue de l'UNICEF qui encadre les populations de Ngathie NaoudĂ© dans l'iodation du sel rĂ©coltĂ© ici. Le reste relĂšve tout entier de la tradition, d'une certaine culture perpĂ©tuĂ©e et acquise des ancĂȘtres. De la stratĂ©gie d'emprisonnement du salin Ă la rĂ©colte, phase la plus exaltante de ce travail. Tout est manuel. Et puis, il y a ce corps Ă corps intime, presque amoureux, avec la rĂ©colte. Une dimension qui est abolie au niveau de la sociĂ©tĂ© nouvelle des salins du Saloum, mĂ©canique et tout motorisĂ©e. La sociĂ©tĂ© s'est en outre dotĂ©e des formes de gestions les plus actuelles, participation au capital, conseil d'administration, etc. Tout ce qui rend anonyme, et Ă outrance, le fruit du travail, l'effort du travailleur. Pour saisir cette dimension manuelle, humanisante de la rĂ©colte du sel telle qu'elle se fait Ă Ngathie NaoudĂ©, il faut se laisser conter en images la descente des femmes dans l'Ă©tang salĂ©, le travail de cueillette avec les mains, la remontĂ©e en terre pleine, le travail de lavage du sel Ă l'eau claire. Tous les petits soins apportĂ©s cette activitĂ© et qui rendent compte de la dimension presque culturelle et patrimoniale de la rĂ©colte traditionnelle du sel Ă Ngathie NaoudĂ© et dans tous les villages environnants. Un bienfait du Saloum ? Toujours est-il que par la grĂące de cette activitĂ©, ces localitĂ©s peuvent revendiquer un progrĂšs dans l'intĂ©gration ouest-africaine et le commerce intrafricain. Les chasseurs et autres courtiers de cette denrĂ©e prĂ©cieuse, prĂ©sents ici, viennent en effet du Mali, de la CĂŽte d'Ivoire et d'ailleurs. De plus, Ngathie NaoudĂ© qui reste une localitĂ© essentiellement paysanne a comme inversĂ© le spectre de l'exode rural et de la mystique urbaine. Ici, explique Moussa Faye, les jeunes ne vont presque plus en ville pendant la saison sĂšche. Ils s'investissent plutĂŽt dans cette activitĂ© mĂȘme si, ajoute-t-il, ils prĂ©fĂšrent la mise en sac et le transport Ă la rĂ©colte, qui Ă©choit essentiellement Ă la gent fĂ©minine. Pour dire que quand la rĂ©volution saline est Ă l'Ćuvre, cette mystique urbaine nĂ©e du mirage de l'urbanitĂ© et de l'exode rural s'Ă©teint de plus en plus. Alors mĂȘme que Ngathie NaoudĂ© s'africanise au mĂȘme rythme. L'exploitation du sel constitue la principale activitĂ© des populations pendant la pĂ©riode allant de janvier Ă mai. Le conseil rural tire l'essentiel de ses recettes Ă partir de cette ressource naturelle prĂšs de 4 millions par an. Aussi, de cette exploitation du sel, les populations de cette communautĂ© rurale parviennent Ă disposer de revenus permettant de faire face Ă leurs besoins quotidiens. Cependant, dans cette localitĂ© du dĂ©partement de Kaolacks, on note une insuffisance notoire des infrastructures hydrauliques, routes, Ă©lectricitĂ©, tĂ©lĂ©phone De plus, l'inexistence d'une ambulance constitue une des prĂ©occupations de ses populations. Pour quelqu'un qui effectue ce voyage pour la premiĂšre fois Ă partir de Fatick,, il faut aller jusqu'Ă Kaolack, puis emprunter la route nationale n° 1. Tout juste aprĂšs Kahone, une commune rattachĂ©e maintenant au dĂ©partement de Kaolack, des centaines de sacs de sels proposĂ©s Ă la vente sont disposĂ©s tout le long de la route. Ce qui laisse penser que l'exploitation du sel dans cette zone constitue une des principales activitĂ©s des populations dans cette zone. Et c'est le mĂȘme constat jusqu'Ă Ngathie NaoudĂ©. Dans cette communautĂ© rurale, la ressource naturelle qu'est le sel constitue un atout de taille. Chaque annĂ©e, plus prĂ©cisĂ©ment de janvier Ă mai, la rĂ©colte du sel devient pratiquement l'unique activitĂ© des habitants de ce terroir. Et c'est le conseil rural qui organise l'exploitation de la ressource. DĂšs le dĂ©but du mois de janvier, le conseil rural recrute des gens qu'on appelle lĂ -bas "Sakh-Sakh". Ce sont eux qui veillent au niveau des salins. Et lorsque le sel arrive Ă maturitĂ©, il choisit le jour du dĂ©marrage des activitĂ©s mais en informant la veille les populations de la communautĂ© rurale. Ainsi, c'est le grand rush vers les salins. Selon un conseiller rural et prĂ©sident de la commission "Environnement et hydrauliques", prĂšs de 800 personnes s'investissent dans cette activitĂ© hommes et femmes bien organisĂ©e par le conseil rural. Si une personne parvient Ă extraire le sel, elle le divise en trois parties dont l'une revient Ă la communautĂ© rurale. Pour la commercialisation, notre interlocuteur soutient que des "dioulas" venant du pays, du Mali, de la Gambie et mĂȘme de la GuinĂ©e-Bissau viennent acheter le produit. Le sac de 100 kg est vendu au maximum Ă 750 francs. AprĂšs la commercialisation, le conseil rural dĂ©sintĂ©resse les veilleurs, les contrĂŽleurs et ceux de la commission de vente en leur octroyant le 1/3 de ses recettes tirĂ©es de cette ressource. Ainsi, le conseil communal affirme que chaque annĂ©e, le conseil rural fait entrer dans ses caisses prĂšs de 4 millions de francs avec l'exploitation du sel et que des centaines de familles parviennent Ă disposer de revenus leur permettant de vivre pour le reste de l'annĂ©e. Le lac Rose Histoire Les premiers marais salants semblent avoir Ă©tĂ© inventĂ©s par les Romains sur le pourtour de la MĂ©diterranĂ©e ainsi qu'en Europe de l'Ouest, Ă cette Ă©poque dans le nord de la France et en Belgique, ou plus au sud en VendĂ©e BrĂ©tignolles-sur-Mer, en Loire-Atlantique Piriac-sur-Mer ou encore dans la zone de l'actuel marais poitevin, la production le sel Ă©tait ignigĂšne », c'est-Ă -dire issue de l'Ă©vaporation de saumures dans des fours alimentĂ©s par du bois. Les saumures Ă©tant elles-mĂȘmes issues de grandes quantitĂ©s d'eau de mer. Elles Ă©taient chauffĂ©es et cristallisĂ©es dans de fins creusets d'argile dont le gabarit a Ă©voluĂ© dans le temps et d'une rĂ©gion Ă l'autre. Il faut attendre le Moyen Ăge pour que l'Atlantique voit apparaĂźtre les premiers amĂ©nagements des marais salants en eaux et en bassins. Mais bien plus tĂŽt les Ătrusques, les PhĂ©niciens, les Grecs construisaient des marais salants. Les routes du sel sont Ă©voquĂ©es dĂšs l'AntiquitĂ©. HĂ©rodote et Strabon, gĂ©ographes, Ă©voquent ce commerce du sel dans de nombreux textes. Le sel circulait non seulement dans le bassin mĂ©diterranĂ©en, mais Ă©galement dans le Moyen-Orient sur les routes qui joignent le golfe Persique Ă la MĂ©diterranĂ©e orientale se croisant Ă Tadmor, l'antique Palmyre, dont les salines Ă©taient considĂ©rables. On voit les rivages de la mer Noire devenir l'ouverture des chemins du sel Ă l'Europe orientale et ainsi fournir Ă Byzance une monnaie d'Ă©change avec les Slaves. Le sel transitait par Rome venant des salines d'Ostre par le sud, et il partait vers le nord par la via salaria» la route du sel pour aller jusqu'aux confins septentrionaux de l'empire. En Provence on a commencĂ© Ă exploiter le sel durant l'AntiquitĂ© Ă l'Ă©poque des Grecs, les PhocĂ©ens en faisaient le commerce. Puis Ă partir du VIe siĂšcle, le Languedoc marais de Peccais, la Provence et la Sardaigne deviennent des producteurs de sel. Des salins, dĂ©veloppĂ©s dans ces rĂ©gions Ă partir de cette Ă©poque, sont toujours en activitĂ©. La gabelle Ă©tait une taxe sur le sel en France au Moyen Ăge et Ă l'Ă©poque moderne. Les contrebandiers s'opposant Ă cette taxe, dont l'un des plus connus est Louis Mandrin, Ă©taient appelĂ©s des faux-sauniers, en oppositions aux sauniers producteurs de sel. Aspects sanitaires et environnementaux La vie biologique de la saline est contrainte par la forte teneur en sel qui ne permet la vie que de certains microbes et de quelques crustacĂ©s artemia. Cette vie microbienne, et l'effet du rayonnement UV solaire contribuent Ă assainir l'eau d'une grande partie de sa pollution organique si les contaminants sont biodĂ©gradables. Lors de l'Ă©vaporation de l'eau, certains polluants sont fortement concentrĂ©s dans le sĂ©diment de la saline et peuvent ĂȘtre retrouvĂ©s dans le sel rĂ©coltĂ© Ă sa surface[12]. Le plomb est l'un des contaminants les plus frĂ©quents des salines[12], et problĂ©matique car source de saturnisme. Le sel marin ainsi rĂ©coltĂ© en contient toujours un peu, mais habituellement moins de 2 mg/kg seuil Ă ne pas dĂ©passer[13]. Des contaminations externes » peuvent survenir Ă partir de l'eau introduite dans la saline et/ou de retombĂ©es Ă partir de l'environnement, et notamment par du plomb de chasse et/ou de ball-trap. Ainsi en 2018 Ă la suite d'analyses faites par la DGCCRF[14] sur du sel de GuĂ©rande vendu par Lidl, le journal Sud-Ouest relaye[15] l'information qu'une partie du sel de GuĂ©rande mis sur le marchĂ© d'avril 2017 Ă janvier 2018 sous forme de sachets, de bocaux de fleur de sel et de gros sel contenait environ 11 mg de plomb par kg soit plus de 5 fois le seuil maximal fixĂ© Ă 2 mg/kg. Un seul bassin est touchĂ© par ce phĂ©nomĂšne et la cause de la contamination est un apport de grenaille de plomb autrefois reçue d'un ball-trap proche, comme lâavait dĂ©jĂ fait constater par huissier lâancien propriĂ©taire du lieu 16 ans plus tĂŽt, en 2002[15]. Depuis la sociĂ©tĂ© de chasse de La Turballe a Ă©loignĂ© son ball-trap annuel de 300 mĂštres, mais la contamination persiste et si le plomb est interdit depuis 2005 pour les tirs portĂ©s vers les zones humides, il reste autorisĂ© et mĂȘme parfois imposĂ©[16] pour le ball-trap. Le sel est connu pour fortement augmenter la corrosion du plomb-mĂ©tal et de la plupart des mĂ©taux et pour augmenter la lixiviation de ces mĂ©taux dans le sol ou le sĂ©diment plus encore si le milieu est acide[17]. On sait depuis plus d'un siĂšcle que, comme l'eau acide, l'eau salĂ©e interagit avec certains composĂ©s du plomb en les solubilisant[18]. Il a mĂȘme Ă©tĂ© proposĂ© dans le passĂ© d'utiliser de l'eau salĂ©e pour dĂ©contaminer en les lavant des sols polluĂ©s par du plomb[19], dont des buttes de tir » contaminĂ©es par le plomb de munitions[20]. Le sel augmente la mobilitĂ© et la phytotoxicitĂ© du plomb et peut aggraver la pollution d'eaux de drainage issues d'un sol contenant du plomb[21]. Dans les salines le plomb peut contaminer le sel mais aussi les petits crustacĂ©s type Artemia qui s'y dĂ©veloppent[22]. Notes et rĂ©fĂ©rences â En espagnol, il s'agit des salinas. L'ancien français saline s'applique dĂšs l'Ă©poque moderne et encore aujourd'hui Ă des exploitations de sel terrestres. â Selon l'auteur d'un livre ancien rĂ©-Ă©ditĂ© en 2015, saunier Ă©tait en France plutĂŽt employĂ© au sud de la Loire, tandis que paludier Ă©tait employĂ© au nord. Voir en EugĂšne Lefebvre et Ligaran, Le sel Essai sur la chimie, Ligaran, 22 avril 2015, 85 p. ISBN 978-2-335-05465-1, lire en ligne. â â en Salt Ponds of San Francisco », sur Atlas Obscura consultĂ© le 19 mai 2016. â Alice Drouin, Les marais salants d'Aunis et de Saintonge jusqu'en 1789. II -Ăle de RĂ© », dans Revue de Saintonge & d'Aunis, 1936, 46e volume, 1re livraison, p. 17-19 lire en ligne. â Alice Drouin, Les marais salants d'Aunis et de Saintonge jusqu'en 1789. III -Saintonge », dans Revue de Saintonge & d'Aunis, 1936, 46e volume, 1re livraison, p. 19-32 lire en ligne. â Alice Drouin, Les marais salants d'Aunis et de Saintonge jusqu'en 1789. IV -Ăle d'OlĂ©ron », dans Revue de Saintonge & d'Aunis, 1936, 46e volume, 1re livraison, p. 32-33 lire en ligne. â Marais salants de GuĂ©rande. â [1] â [2] â a et b Jeanneau S 1997 Dynamique des sels nutritifs, des mĂ©taux en traces et des bactĂ©ries hĂ©tĂ©rotrophes dans le systĂšme salicole de GuĂ©rande Loire atlantique Doctoral dissertation, Nantes rĂ©sumĂ©. â Boury, M. 1938 Le plomb dans le milieu marin. Revue des Travaux de l'Institut des PĂȘches Maritimes, 112, 157-165. â MinistĂšre de l'Ă©conomie et des finances 2018Avis de rappel de sel de guĂ©rande. â a et b Du plomb dĂ©couvert dans du sel de GuĂ©rande, Journal Sud-Ouest, 2018/03/05. â ex La page de prĂ©sentation du ball-trap du BTC LES GARDES CELTIQUES prĂ©cise qu'une condition pour y participer est d'avoir son fusil personnel et ses cartouches chargĂ©es Ă 28 grammes de plomb maximum n°9 Ă 7. Les cartouches " Ă billes d'acier sont interdites", consultĂ© 2018-03-07. â rĂ©sumĂ© INRS. â Mauri L 1907 Recherches sur la dĂ©composition de l'oxalate de plomb par des solutions salines. L. Reggiani. â Djedidi, Z., Narasiah, M. S. K., Cheikh, M. R. B., Blais, M. J. F., Mercier, M. G., & Drogui, M. P. 2004. EnlĂšvement du plomb de sol contaminĂ© par lixiviation chimique. â Guemiza K 2013 DĂ©contamination Ă l'Ă©chelle pilote des particules fines de sols de buttes de tir Ă l'arme lĂ©gĂšre polluĂ©es en cuivre, plomb, antimoine et zinc par lixiviation acide et saline Doctoral dissertation, UniversitĂ© du QuĂ©bec, Institut national de la recherche scientifique. â El-Azab 2005. MobilitĂ©, biodisponibilitĂ© et phytotoxicitĂ© du plomb et du zinc en conditions salines cas du ray-grass dans une terre argilo-limoneuse et application aux risques de rĂ©utilisation des eaux de drainage pour l'irrigation dans le delta du Nil Doctoral dissertation, Nancy 1. â Aloui, N., Amorri, M., & Choub, L. 2010. Ătude dâimpact des mĂ©taux traces Hg, Cd, Pb, Cu et Zn dans les cystes et la biomasse" dâArtemia" exploitĂ©s dans la saline de Sfax. Voir aussi Bibliographie Gildas Buron, Hommes du sel - Bretagne des marais salants, Skol Vreizh, Morlaix. ISBN 2-911447-42-5. Gildas Buron, Bretagne des marais salants - Deux mille ans d'histoire, Skol Vreizh, Morlaix. ISBN 2-911447-58-1. Jean-Claude Hocquet, Hommes et paysages du sel, une aventure millĂ©naire, Actes Sud 2001 Georges Drano, Nicole Drano et les Ă©lĂšves de lâĂ©cole publique dâAssĂ©rac, Les Marais-salants bretons, in Chantier BibliothĂšque de travail 944 de l'ICEM, dĂ©cembre 1983 texte en pdf par Marjolaine Billebault, dĂ©cembre 2012 Articles connexes Chlorure de sodium Sel alimentaire Fleur de sel Marais Marais maritime Mine de sel Saunerie Sel de dĂ©neigement Liens externes Ăco-musĂ©e du marais salant Forum des Marais Atlantiques PĂŽle relais en faveur des zones humides littorales Manche Atlantique et Mer du Nord MusĂ©e de Batz-sur-Mer SchĂ©ma, histoire et photos de marais salants du Pays de Retz Site sur le sel et les sauniers de l'Ăle de Noirmoutier Du sel et des hommes
Dansles marais salants, le sel rĂ©coltĂ© est stockĂ© sur une surface plane. On admet quâun tas de sel a toujours la forme dâun cĂŽne de rĂ©volution. Pascal souhaite dĂ©terminer la hauteur dâun cĂŽne de rĂ©volution de diamĂštre 5 mĂštres. Il possĂšde un bĂąton de longueur 1 mĂštre. Il effectue des mesures et rĂ©alise les deux schĂ©mas ci
Article avec les images =>Paludiers de GuĂ©rande un mĂ©tier qui ne veut pas mourir Chasse MarĂ©e Jean-Pierre Bacon â Entre terre et ocĂ©an, au cĆur de la presquâĂźle guĂ©randaise, dans un paysage fantasque aux multiples miroirs, couleur de ciel, vit une micro-sociĂ©tĂ© de deux cents faiseurs de sel qui renouvellent les gestes venus de la nuit des temps. MenacĂ©s par ceux qui veulent leur prendre ce coin de paradis, en 1970, les paludiers posent leurs outils ; les salines les plus septentrionales dâEurope semblent alors vouĂ©es Ă disparaĂźtre. Vingt ans aprĂšs, le sel de GuĂ©rande est couronnĂ© du âlabel rougeâ et les marais salants vont ĂȘtre classĂ©s âgrand site nationalâ. Faut-il y voir des symboles de victoire pour la nouvelle gĂ©nĂ©ration des paludiers qui dĂ©fendent depuis deux dĂ©cennies un mĂ©tier et un site millĂ©naires, ou de simples lauriers offerts pour Ă©teindre lâardeur dâune poignĂ©e dâirrĂ©ductibles ? La longue bataille des paludiers dâIci presquâĂźle nâest pas gagnĂ©e 1.Les marais salants de la presquâĂźle de GuĂ©rande existent grĂące au travail ininterrompu de lâhomme depuis plusieurs siĂšcles. Modelant la glaise en une mosaĂŻque de bassins, captant et maĂźtrisant lâeau des marĂ©es dans un complexe circuit rĂ©gulĂ© par une subtile horlogerie pour mieux la soumettre aux forces conjuguĂ©es du soleil et du vent, le paludier est le cultivateur du sel, le chercheur dâor nature avait bien commencĂ© lâouvrage, dessinant les contours et prĂ©parant la trame de cette tapisserie multicolore. Aux temps gĂ©ologiques, le bassin guĂ©randais Ă©tait une baie, et sur plusieurs affleurements granitiques se dressaient de petites Ăźles Ă lâemplacement des bourgs actuels de Batz-sur-Mer, Le Croisic, Piriac et retrait progressif de la mer, jusquâau IIe siĂšcle avant notre Ăšre, a libĂ©rĂ© un vaste territoire inondable, couvert de sĂ©diments impermĂ©ables. Celui-ci est alimentĂ© en eau par le traict terme propre Ă la presquâĂźle, du breton trĂšh sable, grĂšve, protĂ©gĂ© au Sud par le long sillon de Batz et Ă lâEst par la grande falaise allant de La Turballe Ă la pointe de Pen cours du haut Moyen Age, la mer tente de reconquĂ©rir cette terre, mais, dĂ©jĂ , lâhomme veille sur son domaine. Certains chercheurs font remonter les premiĂšres salines au Ille siĂšcle ; Gildas Buron, conservateur du MusĂ©e des marais salants de Batz-sur-Mer a identifiĂ© quatre salines carolingiennes du IXe siĂšcle, dont celle de Penfond, au cĆur du marais entre SaillĂ© et Congor, qui est toujours en exploitation. Des fouilles rĂ©centes ont prouvĂ© que lâancienne technique ignifĂšre des fours Ă augets, utilisant la saumure mais trop gourmande en bois de chauffe, a coexistĂ© avec la nouvelle mĂ©thode des marais, conçus dans un paysage de baules prairies inondables formĂ©es de dĂ©pĂŽts alluvionnaires et colonisĂ©es par une vĂ©gĂ©tation halophyte, est onĂ©reux. PropriĂ©tĂ© des seigneurs et des abbĂ©s abbayes de Redon et de PriĂšres, ils sont considĂ©rĂ©s comme un bien noble. Nombre de propriĂ©taires prennent le titre de Sieur du nom de leurs salines. A la pĂ©riode ducale, le marais est un bel exemple de propriĂ©tĂ© fĂ©odale, reflet du statut social Ă grand seigneur, grande LA FORTUNE Ă LâOUBLIDĂšs le XIVe siĂšcle, les trois quarts du paysage salicole sont constituĂ©s et, entre 1540 et 1660, toutes les salines sont achevĂ©es. Le XVIIe siĂšcle est lâĂąge dâor du marais; Ă lâinstar de la baie de Bretagne ou baie de Bourgneuf, la presquâĂźle guĂ©randaise a profitĂ© de la âfaim de selâ de lâEurope du XVe siĂšcle jusquâau dĂ©but du XVIIIe siĂšcle. Le sel, exempt de gabelle, voyage par voie fluviale, sur la Loire et la Vilaine, pour alimenter le commerce intĂ©rieur; par voie maritime vers lâAngleterre, lâEspagne et surtout la Hollande; et par voie terrestre vers lâintĂ©rieur de la Bretagne et lâAnjou, convoyĂ© par les sauniers qui pratiquent la troque ramenant de leurs voyages du blĂ© ou du vin de Loire.Gigantesque mosaĂŻque multicolore sillonnĂ©e par des centaines de kilomĂštres de talus et de canaux, parsemĂ©e dâun millier de bassins aux dimensions et forment un rĂ©seau hydraulique dâune grande complexitĂ©. Patiemment modelĂ© par lâhomme au cours des siĂšcles, ce site artificiel permet de proagie du vent et du soleil sur lâeau de mer. En fin de saison, les derniers bassins des salines, Ă la saumure trĂšs concentrĂ©e, prennent une coloration rouge-scopiques apportant des Ă©lĂ©ments nutritifs enrichissants. Ces algues mourant Ă lâair libre, cette couleur disparaĂźt trĂšs vite quand le sel est rĂ©coltĂ©. © Jean-Pierre BaconLes armateurs du Croisic vivent Ă lâheure hollandaise et sont les premiers Ă boire de la biĂšre au houblon Mais bientĂŽt, le commerce de lâexport sâestompe progressivement au profit des ports proposant du fret Ă plus forte plus-value. En revanche, les Ă©changes nationaux au dĂ©part du Croisic sont bien quâĂ cette Ă©poque, marchands et colporteurs sâenrichissent, la situation du paludier nâĂ©volue guĂšre, mĂȘme si elle apparaĂźt privilĂ©giĂ©e par rapport aux paysans de lâintĂ©rieur. MĂ©tayer depuis toujours, isolĂ© entre terre et ocĂ©an, il subit lâimmuable rĂšgle du marais, donnant chaque annĂ©e les trois quarts de sa production au propriĂ©taire et effectuant les travaux dâentretien comme grandes tempĂȘtes de la fin du XVIIe siĂšcle provoquent dâimportants dĂ©gĂąts et certains propriĂ©taires, Ă©trangers au marais, et ne pouvant faire face, sâen dĂ©sintĂ©ressent. Le dĂ©clin de la pĂȘche Ă la morue, la concurrence des sels industriels de lâEst et du Midi qui profitent de lâavĂšnement du chemin de fer pour conquĂ©rir de nouveaux marchĂ©s, le rĂ©tablissement de lâimpĂŽt qui pĂ©nalise le sel de lâOuest, plus lourd, les nouvelles techniques de conservation des aliments, tout concourt Ă lâeffondrement des prix, au dĂ©triment des paludiers qui ne peuvent faire Ă©voluer leur production. Le sel de lâOuest se âGrande enquĂȘte sur le selâ de 1866 dresse un constat alarmant de la situation des paludiers elle recense un nombre important de chĂŽmeurs et en prĂ©dit encore davantage pour lâavenir. La PremiĂšre Guerre mondiale prive le marais de ses hommes. De 1840 Ă 1934, le nombre des paludiers passe de deux mille trois cents Ă trois cent soixante-dix. La Seconde Guerre aggrave le manque de bras, les âpetites salinesâ sont abandonnĂ©es et, sur le marais, les friches deviennent fonder issu de la RĂ©volution et liĂ© Ă la mĂ©diocre rentabilitĂ© des sea-lines pour les propriĂ©taires non exploitants, Ă©trangers Ă la rĂ©gion, semble finalement profiter aux paludiers qui, Ă partir de 1945, peuvent accĂ©der Ă la propriĂ©tĂ© dâune partie de leur exploitation par lâachat de bĂątarderies petites salines de peu de valeur. En 1866, seulement sept pour cent des paludiers Ă©taient propriĂ©taires, un siĂšcle plus tard ils sont soixante pour cent. Le mĂ©tayage est toujours en vigueur mais tend Ă sâallĂ©ger en passant des trois quarts Ă la moitiĂ©. LâaprĂšs-guerre est la grande Ă©poque des paludiers-paysans qui font contre mauvaise fortune bon cĆur, en complĂ©tant le maigre revenu du sel par la culture des pommes de terre et des oignons qui se vendent encore bien. Sur les deux hectares de terre quâil possĂšde en moyenne, le paludier de lâĂ©poque fait aussi du fourrage pour son cheval ou son PRESQUâĂLE Ă VENDREAvec lâĂšre industrielle, les industries chimiques, grosses consommatrices de sel, connaissent un essor important qui ne profite quâaux sels de lâEst et du Midi; celui de lâOuest, beaucoup plus cher Ă la production, nâest plus compĂ©titif. La supĂ©rioritĂ© des sels industriels devient Ă©crasante. En 1860, la production de lâOuest couvrait trente-six pour cent du total français et Ă©galait celle du Midi; en 1960, elle stagne entre trente mille et cinquante mille tonnes contre dix millions de tonnes pour le sel industriel. Câest le pot de terre contre le pot de fer et les jeux semblent est pourtant revenu lorsque les grands saliniers ont accordĂ© aux salines de lâOuest un secteur de vente rĂ©servĂ©, portant sur une dizaine de dĂ©partements. La manĆuvre, apparemment gĂ©nĂ©reuse, Ă©tait habile car elle permettait aux grandes entreprises dâaugmenter, pour la bonne cause, le prix du sel, en continuant Ă imposer le sel fin blanc dans ces rĂ©gions, au dĂ©triment du gros sel gris commercialisĂ© par les producteurs de lâOuest. Les accords de Rome 1957 ont mis fin Ă cette pratique dâentente ! MalmenĂ© par la propagande âsel gris Ă©gale sel saleâ, le sel des paludiers a commencĂ© Ă souffrir de la dĂ©saffection des consommateurs. Le concept blancheur, puretĂ©, qualitĂ© âavait fait son cheminâ. La mĂ©nagĂšre disait, parfois Ă raison, que le sel de GuĂ©rande noircissait les casseroles ; les nouveaux boulangers et charcutiers, frais Ă©moulus des Ă©coles professionnelles, avaient pris lâhabitude de travailler avec du sel raffinĂ©; le dĂ©bouchĂ© culinaire du sel de la presquâĂźle se tarissait Ă son tour. Le prix du sel est ainsi restĂ© inchangĂ© de 1955 Ă le marais, les paludiers tentent de rĂ©agir en sâorganisant en coopĂ©ratives ; câest lâĂ©poque de la Grande coopĂ©rative de GuĂ©rande et des multiples petites structures dissidentes dans les villages HĂ©las, toutes ces initiatives vont Ă©chouer pour mauvaise gestion ou simplement pour cause dâindividualisme. Les grands groupes saliniers, lancĂ©s dans la compĂ©tition internationale, se structurent et sâimposent dans la rĂ©gion par absorptions successives des nĂ©gociants locaux. La SociĂ©tĂ© saliniĂšre de lâOuest achĂšte Cobrasel et devient Codisel, absorbĂ©e en 1970 par les Salins du Midi, qui se sont unis aux Salines de lâEst. Les Salins du Midi contrĂŽlent ainsi deux tiers de la commercialisation et un tiers du foncier. Les paludiers ne font plus le poids et en 1970 le dĂ©couragement est Ă son comble lorsquâils voient arriver, par bateau, dâĂ©normes tonnages de sel Ă©tranger, de Sicile et de Hollande, destinĂ©s au marchĂ© anciens finissent leur carriĂšre en se consolant de voir leurs salines â dont le prix nâa cessĂ© de baisser depuis le XIXe siĂšcle â fort convoitĂ©es par les promoteurs, que lâon dit gĂ©nĂ©reux. Les jeunes, dĂ©couragĂ©s par leurs parents, dĂ©sertent le marais pour les chantiers de Saint-Nazaire qui leur tendent les bras. Profitant dâun tissu social dĂ©gradĂ© et dâune Ă©conomie locale mourante, la guerre contre les derniers paludiers bat son politiques lĂąchent la bride sur le cou de lâurbanisation galopante, porteuse de tous les espoirs touristiques. Toutes les communes de la presquâĂźle manquent cruellement de terrains constructibles, en particulier La Baule qui jouit dâun fort renom. Le discours du progrĂšs sert dâalibi aux projets les plus ambitieux et les plus lucratifs. DĂšs 1969, un projet global dâamĂ©nagement du marais est prĂ©parĂ© par la Direction dĂ©partementale de lâĂquipement de Loire Atlantique, qui prend en compte nĂ©anmoins la conservation dâune petite zone salicole adaptĂ©e au tourisme. Les propositions de reconversion prĂ©voient lâamĂ©nagement de plans dâeau Ă vocation touristique au pied du cĂŽteau de GuĂ©rande, lâimplantation de champs de tulipes, de bassins de pisciculture, le dĂ©veloppement de ports de plaisance, le remblaiement de zones inondables comme surfaces Ă urbaniser, et lâamĂ©lioration du rĂ©seau routier entre GuĂ©rande et La Baule par la construction dâune rocade de trente-cinq mĂštres de large Ă travers le maraisâŠLe dispositif pour faire fuir les paludiers et enterrer le marais est en place, mais le condamnĂ© respire encore et les comitĂ©s de dĂ©fense sâorganisent, qui rĂ©ussiront Ă faire ajourner ces projets aprĂšs quelques annĂ©es de colmater une brĂšche faite par la tempĂȘte dans un fossĂ© talus, en mars 1990, plusieurs paludiers transportent Ă lâaide dâun chaland lâargile nĂ©cessaire Ă la rĂ©paration, se dĂ©plaçant sur lâĂ©tier du Plinet. Lâembarcation, en bois, qui appartient au Syndicat des digues, est du type de celles utilisĂ©es par les conchyliculteurs. © Gildas Buron/MusĂ©e des marais salants de BatzLâINCROYABLE DĂFICe qui devait arriver, arriva en 1971, câest le marasme. La rĂ©colte est bonne mais le sel des paludiers ne se vend plus. Responsables et Ă©lus nâont plus que le mot reconversion Ă la bouche. En dĂ©sespoir de cause, la profession demande lâaide de lâĂtat qui ne se fait pas prier pour prendre les choses en main, Ă la condition que la profession parle dâune seule voix et se structure en un groupement professionnel de tous les paludiers du bassin de GuĂ©rande et de la premiĂšre fois, sur le marais, tout le monde semble dâaccord; mais la clause dâexclusivitĂ© de ventes du groupement aux nĂ©gociants crĂ©e certaines dissidences. Le 9 janvier 1972, tous les paludiers des deux bassins votent, Ă une Ă©crasante majoritĂ©, le projet de crĂ©ation du Gps â groupement des producteurs de sel de la presquâĂźle guĂ©randaise. Lâaccord est aussi effectif entre les producteurs et nĂ©gociants. Ces derniers, alors au nombre de six, Ă©taient encore trente-cinq en 1950. Lâentente porte sur les prix de base du sel et la vente de toute la production aux nĂ©gociants signataires, mais sans obligation dâachat de leur part. Monsieur Bourdic, saliculteur et maire de Batz, farouchement opposĂ© Ă cet accord, claque la porte suivie par une partie des paludiers qui resteront indĂ©pendants. MalgrĂ© cette fausse note, le groupement est mis en place en ces termes, au mois de mai producteurs-nĂ©gociants, vu par certains paludiers comme un marchĂ© de dupes, Ă©tait considĂ©rĂ© par la majoritĂ© comme la concession indispensable, la derniĂšre carte Ă jouer pour sauver la profession. Cette ultime solution avait des avantages les nĂ©gociants sâengageaient Ă assurer le stockage de la rĂ©colte et ils cessaient de spĂ©culer sur les bonnes et les mauvaises annĂ©es en faisant jouer la concurrence entre paludiers qui finalement devaient brader leur sel. Les Salins du Midi sâengageaient Ă©galement Ă un achat ferme et immĂ©diat de mille tonnes et lâĂtat accordait une subvention minime mais crĂ©ation du groupement sur ces bases mettait aussi fin Ă une forme de paternalisme entre propriĂ©taires et paludiers ainsi quâau rapport de forces existant entre grandes familles de paludiers, propriĂ©taires de salorges qui spĂ©culaient Ă leur maniĂšre, et petits paludiers exploitants. Pieds et poings liĂ©s face aux nĂ©gociants mais toujours vivants, les paludiers ont acceptĂ© lâimpossible dĂ©fi quâils essaient de relever depuis vingt âCHEVELUSâ SUR LE MARAISParallĂšlement Ă la crĂ©ation du groupement et au renouveau du syndicat des paludiers, menĂ©s de main de maĂźtre par MichĂšle Monfort, secrĂ©taire de lâun et prĂ©sidente de lâautre, surnommĂ©e âla passionaria du maraisâ, un vent de fronde et de provocation souffle alors sur les phĂ©nomĂšne social de retour Ă la nature du dĂ©but des annĂ©es soixante-dix draine une population de jeunes âmarginauxâ sur ce site symbole, qui pĂ©riclite. Alors que certains vont Ă©lever des chĂšvres en ArdĂšche ou sâinstaller dans le Larzac, dâautres viennent faire les paludiers dans la presquâĂźle. Cette incursion tapageuse fut trĂšs mal vĂ©cue par les anciens, qui nâĂ©taient pas dâhumeur Ă recevoir des leçons, compte tenu de la gravitĂ© de la autre groupe de âchevelusâ, plus politisĂ©s et plus diplĂŽmĂ©s, avait infiltrĂ© le marais. AttirĂ©s par une vie saine au contact de la nature, ces jeunes Ă©taient Ă©galement motivĂ©s par la volontĂ© de sauver le marais de la mort inexorable vers laquelle on le de cette poignĂ©e dâintellosâ se concrĂ©tisa par un spectacle PresquâĂźle Ă vendre, une piĂšce de théùtre Ă©crite par Georges et Nicole Rannou avec la participation de Charles Perraud, lâactuel directeur du Gps. La premiĂšre fut donnĂ©e Ă QuĂ©niquen, en plein cĆur du marais, dans une ancienne salorge. La piĂšce qui fut interprĂ©tĂ©e une vingtaine de fois dans la rĂ©gion, connut un grand succĂšs et contribua Ă Ă©chauffer sĂ©rieusement les cette invasion de jeunes, citadins, cultivĂ©s et Ă©trangers au marais, la rĂ©action des anciens, qui composaient la majoritĂ© des actifs â leurs enfants ayant dĂ©sertĂ©, Ă contrecĆur, pour devenir maçons, menuisiers ou mĂ©tallos â prit deux groupe actif de la nouvelle coopĂ©rative menĂ© par Madame Monfort a vite vu en eux des alliĂ©s potentiels, capables de lutter Ă armes Ă©gales avec lâadministration, tout en doutant de leurs capacitĂ©s professionnelles. Jean-François LehuĂ©dĂ©, issu dâune vieille famille de paludiers, a Ă©tĂ© lâun des premiers Ă les accueillir et Ă mettre sa longue expĂ©rience Ă leur sentiment de la majoritĂ© silencieuse Ă©tait fort diffĂ©rent, qui voyait en ces marginaux des Ă©trangers susceptibles de âmanger leur painâ. Il faut avouer que les perspectives Ă©taient sombres un rapport de 1971 fixait les espoirs de ventes Ă quatre mille tonnes, la moitiĂ© du seuil de survie pour les paludiers restĂ©s sur le fait, presque tous les paludiers de souche sâaccordent alors Ă penser que ces jeunes ne feront jamais le sel parce quâils ne savent pas âparlerâ au marais âLe marais travaille et profite bien si on sait lui parler, lui donner Ă boire, si on le soigne ; mais il faut dâabord quâil soit bien habillĂ©â. Le discours scientiste des jeunes sâest longtemps heurtĂ© Ă lâempirisme et Ă la terminologie traditionnelle des anciens qui acceptaient mal de se voir ainsi bousculer. Plusieurs anciens considĂšrent encore certains jeunes qui ont aujourdâhui la quarantaine comme des âguignolsâ.Câest de lâautomne Ă la fin du printemps que se dĂ©roulent les importants travaux dâentretien et de remise en Ă©tat du marais, qui requiĂšrent la prĂ©sence simultanĂ©e de nombreux paludiers. Ci-dessus se dĂ©roule une opĂ©ration de chaussage, qui consiste Ă retourner entiĂšrement lâargile des Ćillets pour en Ă©liminer les dĂ©pĂŽts de sels nocifs responsables de la cuisson des marais, cause dâune mauvaise cristallisation du sel. Le chaussage est placĂ© sous la direction de lâexploitant de la saline ou confiĂ© Ă un paludier particuliĂšrement expĂ©rimentĂ©, le maiere-chausseur. © Gildas Buron/MusĂ©e des marais salants de BatzSe dĂ©plaçant sur le pont, le paludier Bernard Friot manie le las pour relier le sel, câest-Ă -dire en dĂ©tacher les cristaux du fond de lâĆillet. Ensuite, il balera puis troussera le sel le ramener et le monter en tas sur la plate-forme, ou ladure. Le maniement du las est trĂšs dĂ©licat et exige force et habiletĂ©. Le manche, naguĂšre en chĂątaignier, est souvent aujourdâhui fabriquĂ© en fibre de verre ou de carbone. © Jean-Pierre BaconCâEST LA NATURE QUI DĂCIDESous cette pression qui ramĂšne au premier plan problĂšmes humains et Ă©conomiques du marais, le discours des hommes politiques Ă©volue. Les premiers arguments Ă©cologiques commencent Ă servir de slogans Ă©lectoraux. En dĂ©cembre 1972, Robert Poujade, alors ministre de lâenvironnement, invitĂ© par Olivier Guichard, le maire de La Baule, visite les marais et affiche de bonnes intentions en faisant miroiter des aides importantes aux paludiers et la mise en valeur du Sivom Syndicat intercommunal Ă vocations multiples baulois crĂ©e une section âmarais salantsâ et nomme un dĂ©lĂ©guĂ©. Il ne sâintĂ©resse pas tant Ă la dĂ©fense des paludiers quâĂ la mise en place du fameux zonage en crĂ©ant sur une partie du marais des activitĂ©s complĂ©mentaires âcompatiblesâ, comme la pisciculture et la conchyliculture. Les actions du Sivom, menĂ©es sans concertation avec eux, se heurtent Ă des rĂ©actions parfois violentes des paludiers. On imagine leur colĂšre le jour oĂč le Sivom prit par exemple lâinitiative de combattre la prolifĂ©ration des moustiques en pulvĂ©risant sur le marais, en dĂ©but de saison, un puissant paludiers sont dĂ©sormais mieux organisĂ©s â en 1973, le groupement compte deux cent douze adhĂ©rents sur un total de deux cent cinquante exploitants â et dĂ©terminĂ©s Ă se battre. Ainsi, en 1974, la mobilisation est-elle trĂšs forte contre le projet de rocade Ă travers le marais, un affrontement qui allait dĂ©chaĂźner les passions et canaliser les Ă©nergies pendant plusieurs annĂ©es. MalgrĂ© cela, les problĂšmes Ă©conomiques et humains restent entiers. Les ventes, totalement contrĂŽlĂ©es par les nĂ©gociants, progressent trĂšs lentement. Le rapport de 1971, peu optimiste, sur le sel gris, a eu toutefois le mĂ©rite de faire rĂ©agir. DĂ©sormais, les paludiers vont resserrer leur action autour de deux axes prioritaires une politique de qualitĂ© visant Ă produire un sel plus propre et une volontĂ© de privilĂ©gier le marchĂ© des magasins diĂ©tĂ©tiques et de lâĂ©picerie fine. Les dĂ©bouchĂ©s existent mais le stockage et le conditionnement ne sont pas adaptĂ©s. Le sel de GuĂ©rande est vendu non tamiser en sacs plastique de cinquante kilos et toute la production est mĂ©langĂ©e de sorte que la couleur et lâaspect du sel sont 1973 Ă 1979, les ventes augmentent, bon an, mal an. Le prix de la tonne passe de 215 F Ă 400 F. Lâexceptionnelle production de lâannĂ©e 1976 quarante deux mille tonnes contre huit mille, en moyenne pose cependant de gros problĂšmes de stockage, le groupement ne possĂ©dant quâune salorge. Les responsables doivent donc sâactiver pour vendre du sel en grande quantitĂ©, quitte Ă le brader. En 1979, les ventes culminent Ă douze mille tonnes et, pour une fois, le revenu des paludiers est correct. Mais, sur le marais, on ne peut rien prĂ©voir, câest la nature qui commande de 1977 Ă 1985, la rĂ©colte est trĂšs moyenne, voire presque nulle en 1980 et annĂ©es-lĂ , faute dâune politique de stockage efficace, le groupement qui nâa pas de rĂ©serve ne peut plus livrer. En 1987, les ventes retombent Ă quatre mille tonnes car, pendant la pĂ©nurie, les clients se sont tournĂ©s vers dâautres rĂ©gions de production, en particulier le Portugal dont les marais produisent un sel artisanal beaucoup moins cher. Tout est Ă refaire ! Durant les premiĂšres annĂ©es du groupement, faute de subventions, les responsables, focalisĂ©s sur les problĂšmes de stockage, de ventes et de survie, ont un peu nĂ©gligĂ© un problĂšme crucial le facteur ventes augmentaient mais dans un contexte Ă©conomique Ă forte inflation, le revenu du paludier stagnait et lâexode se poursuivait vingt-cinq paludiers en 1970 sur la commune de Mesquer, un seul en 1985 ! Le phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© aggravĂ© par les dĂ©parts en retraite, traditionnellement nombreux aprĂšs une trĂšs bonne annĂ©e comme en 1976. La venue des jeunes nâarrivait pas Ă compenser les dĂ©parts et le nombre des paludiers allait passer sous la barre fatidique des deux cent cinquante, un minimum pour lâentretien des communs. ParallĂšlement, le nombre dâĆillets exploitĂ©s par les paludiers du groupement Ă©tait passĂ© de neuf mille en 1975 Ă six mille cinq cents en 1979. Encore une fois, le combat risquait de cesser, faute de fallait impĂ©rativement attirer des adultes sur le marais pour assurer la relĂšve, mais ce nâest quâen 1979 que fut mis en place un stage de formation professionnelle au lycĂ©e de GuĂ©rande. PortĂ©s par les derniĂšres vagues de âlâesprit des annĂ©es 70â et attirĂ©s par un travail prĂšs de la nature et une rĂ©munĂ©ration motivante pendant le stage, les candidats furent plus nombreux que les places offertes, ceci jusquâen 1985 ; la relĂšve semblait ce temps les paludiers indĂ©pendants connaissaient des problĂšmes. Ils manquaient de stock et faisaient le maximum pour conserver leurs clients, artisans ou grossistes. Certains vendaient leur sel Ă une grosse coopĂ©rative agricole, la Cana ; mais la plupart fournissaient Monsieur Bourdic, devenu nĂ©gociant Ă Batz. Fort contestĂ© et souvent accusĂ© dâavoir achetĂ© des sels Ă©trangers pendant la pĂ©nurie, celui-ci a rĂ©sistĂ© au marasme. Il a senti le vent tourner, passant de la quantitĂ© Ă la diversitĂ© et a su innover en Ă©laborant une gamme de produits divers sel aux algues, aux herbes, sel de bain. Il a aussi Ă©tĂ© le premier Ă faire du sel fin, broyĂ© et DE LA BRISURELe groupement est pris Ă son propre piĂšge. Il sâest livrĂ© Ă des ventes massives suicidaires â allant jusquâĂ Ă©couler douze mille tonnes par an quand la production annuelle maximum nâĂ©tait que de huit mille tonnes â et doit changer son fusil dâĂ©paule. DĂ©sormais, il va augmenter le prix du sel en privilĂ©giant la qualitĂ© Ă la quantitĂ©. La nouvelle Ă©tude de stratĂ©gie commerciale de 1985 dĂ©finit ainsi les points forts de cette indispensable mutation dĂ©velopper une gamme de produits et des conditionnements plus âvendeursâ et, en prioritĂ©, faire du sel de table, broyĂ©-sĂ©chĂ©. Faire un sel plus propre, par tamisage, et, si possible, plus blanc. Obtenir une appellation ou un label. Bref, donner une nouvelle âimageâ au sel de GuĂ©rande pour lui accorder une Perraud, devenu secrĂ©taire adjoint du groupement, se fait le chantre de cette nouvelle politique dĂ©fendue aussi par la nouvelle gĂ©nĂ©ration de paludiers. Il prĂ©conise la construction de nouvelles salorges et dâun bĂątiment moderne, des investissements pour amĂ©liorer le conditionnement tamisage et la gestion du groupement informatisation et embauche dâune secrĂ©taire. Il sâagit lĂ dâun vĂ©ritable bouleversement des mentalitĂ©s. Depuis quinze ans, MichĂšle Monfort dĂ©fendait les intĂ©rĂȘts des paludiers, en Ă©conomisant sou par sou pour maintenir Ă zĂ©ro le budget de fonctionnement âLe secrĂ©tariat câĂ©tait la table de ma cuisine, cela ne leur coĂ»tait pas un sou, tout leur revenaitâ. Les paludiers parlent encore, souvent avec tendresse, des boĂźtes en fer et des petits papiers dans le buffet de MichĂšle âCâĂ©tait un peu comme notre maman et il nây avait jamais une erreurâ.A cette ligne de conduite prudente et maternelle allaient succĂ©der investissements et emprunts. Le choc fut trop fort, les anciens prirent peur et, Ă lâaube de la retraite, refusĂšrent lâaventure. Madame Monfort, amĂšre et déçue, se sentant trahie par les jeunes quâelle avait soutenus pendant des annĂ©es, dĂ©missionna ainsi que soixante paludiers dont beaucoup dâadministrateurs du groupement. La brisure de 1987 prit sur le marais des airs de drame, mais un peu plus tard trente des dĂ©missionnaires rĂ©intĂ©graient le groupement, de peur de ne plus pouvoir vendre leur Bernadette Rivalant cueille la fleur de sel Ă lâaide de la lousse Ă sel blanc. Ce sel trĂšs fin dont lâapparition irrĂ©guliĂšre dĂ©pend de conditions mĂ©tĂ©orologiques particuliĂšres, se forme sur le bord des oeillets et flotte en plaques. Jadis, ce sel blanc, ou sel menu, Ă©tait rĂ©coltĂ© par les paludiĂšres qui en avaient la propriĂ©tĂ© exclusive. © Gildas Buron/MusĂ©e des marais salants de BatzSur sa saline de Boulay, Julien Le Gall reste aujourdâhui le dernier paludier Ă porter son sel Ă lâaide dâun joug. Autrefois, les femmes les portereses transportaient le sel dans des rĂ©cipients en bois les gĂšdes quâelles plaçaient en Ă©quilibre sur la tĂȘte. © Jean-Pierre BaconLES âJEUNESâ AU POUVOIREn 1988, la nouvelle Ă©quipe au pouvoir, dĂ©sireuse dâentreprendre une refonte en profondeur de la politique du groupement mais dĂ©sarmĂ©e par lâampleur de la tĂąche Ă accomplir, fait, une nouvelle fois, appel Ă lâ sous-prĂ©fet commande une prĂ©-Ă©tude qui conclut Ă la nĂ©cessitĂ© de lâĂ©laboration dâun plan global de dĂ©veloppement. Le coĂ»t dâune telle Ă©tude Ă©tant trĂšs Ă©levĂ©, lâĂtat propose la mise en place dâune structure de financement et de dialogue. Ce sera lâAprosel Association pour la promotion du sel rĂ©unissant tous les partenaires sociaux et Ă©conomiques, privĂ©s et publics, concernĂ©s par les marais le mĂȘme temps, le groupement devient coopĂ©rative, pour commercialiser elle-mĂȘme une partie de ses produits et sâinstalle Ă Pradel, dans des locaux neufs financĂ©s par le Sivom. La coop commence la politique de qualitĂ© tamisage et sĂ©lection du sel en trois catĂ©gories dâaprĂšs sa 1990, le plan global de dĂ©veloppement commandĂ© par la sous-prĂ©fecture est rĂ©digĂ©. Il dĂ©finit quatre axes prioritaires protĂ©ger dĂ©finitivement le site, maintenir en activitĂ© un nombre minimum de paludiers, remettre en Ă©tat le circuit hydraulique et la digue, promouvoir le sel en diversifiant la production et en obtenant un dernier point nĂ©cessite un accord entre tous les membres de la profession et un financement spĂ©cial. Une nouvelle association interprofessionnelle est créée lâAprosela association pour la promotion du sel de lâAtlantique. Celle-ci a pour but de regrouper, une nouvelle fois, tous les paludiers et tous les nĂ©gociants et elle est ouverte aux quelques saliculteurs de RĂ© et de Noirmoutier, qui ne lâont toujours pas rejointe. Le 3 septembre 1990, toute lâinterprofession, enfin rĂ©unie, signe les ET LA CONFUSIONVu de lâextĂ©rieur, en 1991, sous lâimpulsion de lâAprosela, les choses vont tambour battant. Lâavenir du marais, de son sel et de ses paludiers semble assurĂ©. Les buts visĂ©s depuis des dizaines dâannĂ©es vont ĂȘtre, en partie, atteints. DĂ©but juin, Brice Lalonde, ministre de lâenvironnement, annonce son projet de lasser vingt sites sur le territoire national, dont le marais guĂ©randais. Un bonheur nâarrivant jamais seul, le 14 du mĂȘme mois, le sel de lâAtlantique reçoit officiellement le âlabel rougeâ.MalgrĂ© ces rĂ©sultats, tant espĂ©rĂ©s, une totale confusion rĂšgne dans les esprits et le moral des paludiers nâest pas au beau fixe, car le sel de GuĂ©rande ne nourrit toujours pas son homme. Suite Ă deux annĂ©es de rĂ©coltes exceptionnelles, en 1989 et 1990, un vĂ©ritable trĂ©sor de guerre sâest accumulĂ© autour des bĂątiments de la Coop Ă Pradel environ quarante mille tonnes. La bonne rĂ©colte de 1991 vient grossir le stock que les salorges nâarrivent plus Ă contenir. De nouvelles montagnes se forment, protĂ©gĂ©es par des bĂąches plastique. Les paludiers ont appris les vertus du stockage, les mauvaises annĂ©es revenant de façon le volume des ventes Ă©volue lentement six mille tonnes en 1990, le Gps a commencĂ© Ă Ă©couler le sel de 1989 pendant lâĂ©tĂ© 1991 ; celui de 1991 ne sera pas sur les tables avant 1996 ou 1997. A ce rythme, en 1992, le paludier travaillera pour le dĂ©but des annĂ©es 2 000 ! Pas trĂšs motivant, sachant que le salaire du sel nâarrive quâau fur et Ă mesure des ventes et que la paye bimestrielle nâexcĂšde pas 7 000 ou 8 000 F. Pour la plupart des paludiers, le budget du mĂ©nage ne sâĂ©quilibre que par le salaire de lâĂ©pouse. Jean-Claude Baubry, prĂ©sident du syndicat des paludiers, exploite soixante et un Ćillets la moyenne sur le marais et gagne actuellement 5 000 F par mois, son meilleur salaire depuis 1981 !Sur le marais, les Salins du Midi font toujours la pluie et le beau temps, affirmant leur suprĂ©matie par lâabsorption au printemps des âSalorges de GuĂ©randeâ, lâun des derniers petits nĂ©gociants. Plus que jamais les Salins sont le client incontournable de la Coop 75% des transactions avec tous les risques quâentraĂźne une telle dĂ©pendance. Le Gps, pour sa part, contrĂŽle dĂ©sormais la sociĂ©tĂ© âLe GuĂ©randaisâ qui Ă©tait en difficultĂ©. A terme, sans doute ne rester a-t-il plus quâun seul nĂ©gociant indĂ©pendant lâirrĂ©ductible Monsieur Bourdic qui, renouvelant le scĂ©nario de 1972, vient de quitter lâinterprofession. Dans la foulĂ©e, les derniers paludiers indĂ©pendants sâapprĂȘtent Ă©galement Ă quitter âla grand messeâ dâAprosela, parce quâils considĂšrent que les cotisations sont trop lourdes ou poussĂ©s par dâautres paludiers indĂ©pendants, regroupĂ©s en association, sont bien sĂ»r les critiques les plus virulents de la nouvelle politique menĂ©e par lâAprosela. Ils vont mĂȘme jusquâĂ remettre en cause le bien-fondĂ© du label rouge auquel ils ne peuvent prĂ©tendre, le cahier des charges leur imposant de trop lourds investissements. Au sein mĂȘme du groupement sâĂ©lĂšvent des discours dissidents, par lassitude, incomprĂ©hension et manque dâinformation. Lâesprit qui depuis vingt ans habitait lâaction des paludiers et maintenait le moral des troupes sâeffrite. Un nouvel Ă©clatement est Ă les trajets entre les ladures et le trĂ©met oĂč sâĂ©rige le mulon ne se font quasiment plus quâĂ la brouette.© Michel ThersiquelBien avant que ne sâimplantent dans le marais diverses activitĂ©s aquacoles, les paludiers avaient lâhabitude de capturer les anguilles dans les vasiĂšres avant lâhiver. De plus en plus dĂ©laissĂ© aujourdâhui, ce mode de pĂȘche, le poissonnage, a encore quelques farouches dĂ©fenseurs comme Y. LehuĂ©dĂ© photographiĂ© ici.© Gildas Buron/MusĂ©e des marais salants de BatzLES ACTIVITĂS COMPATIBLES AVEC LA SALICULTURENĂ© il y a une vingtaine dâannĂ©es, le concept dâactivitĂ©s compatibles avec la saliculture est presque devenu tabou sur le marais, plusieurs projets dâimplantation de ces activitĂ©s ayant Ă©tĂ© perçus comme des stratagĂšmes pour faire disparaĂźtre lâactivitĂ© traditionnelle des en particulier, a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme une âbĂȘte noireâ par les paludiers de la nouvelle gĂ©nĂ©ration. Elle visait, selon eux, Ă enterrer dĂ©finitivement la saliculture et Ă tuer le marais. Dâune part, estimaient-ils, les bassins aquacoles creusĂ©s en lieu et place des salines ne peuvent, en cas dâĂ©chec, ĂȘtre rendus Ă la saliculture et sont alors dĂ©classĂ©s et disponibles Ă tout autre utilisation, pourquoi pas Ă la construction ? Dâautre part, les zones acquacoles, gourmandes en eau, placĂ©es en dĂ©but dâĂ©tier, risquent de grever considĂ©rablement lâapprovisionnement des salines qui leur succĂšdent, en les vouant Ă une mort certaine, par assĂšchement et effondrement des talus non humidifiĂ©s. Enfin, lâĂ©levage intensif entraĂźne des risques de pollution par rejet dâeau insalubre maladies, nourriture, etc..Les esprits ont Ă©voluĂ© Ă partir de 1975 grĂące Ă un chercheur dont les travaux ont montrĂ© quâon pouvait tirer parti de la richesse en phytoplancton du marais, en lâexploitant de façon extensive, tout en respectant le Ă©tudes portant sur le prĂ© grossissement de la palourde ont Ă©tĂ© menĂ©es ; elles ont montrĂ© quâĂ la diffĂ©rence des poissons, le mollusque sâaccommode fort bien des diffĂ©rences de salinitĂ© et de tempĂ©ratures. Les premiers essais, concluants, ont amenĂ© plusieurs paludiers Ă se lancer dans ce nouveau type dâactivitĂ©. Mais leurs efforts ont Ă©tĂ© contrecarrĂ©s en 1986 par lâapparition dâune maladie et ultĂ©rieurement par lâeffondrement des cours, la parfaite adaptation en mer ouverte de naissains de palourdes japonaises ayant créé dâimportants bancs sauvages faciles Ă la palourde, les aquaculteurs guĂ©randais sâorientent aujourdâhui vers lâĂ©levage de lâhuĂźtre creuse. Dâautres recherches sont menĂ©es pour Ă©lever le turbot et lâanguille, cette derniĂšre occupant dĂ©jĂ naturellement les vasiĂšres en hiver. Mais lâaquaculture en pays de GuĂ©rande nâa pas encore trouvĂ© dâapplication rentable et reste une source de plante de la bonne humeurSur le marais guĂ©randais, câest Bernard Gauthier â encore un Ă©tranger â qui, Ă la fin des annĂ©es 70, a vu en la salicorne un trĂ©sor potentiel. Cette âmauvaise petite planteâ halophylle pousse sur les salines en friches et sa prĂ©sence sur les ponts dâune saline en exploitation est, pour le paludier traditionnel, signe de nĂ©gligence. Câest la mauvaise herbe du marais. Pourtant ses qualitĂ©s nutritives ont Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ©es en pĂ©riode de pĂ©nurie alimentaire et lui ont confĂ©rĂ© lâappellation de âplante de la bonne humeurâ. La salicorne a Ă©tĂ©, dans sa pĂ©riode de gloire, concurrente du haricot Gauthier monte sa premiĂšre usine en 1986 et sâinstalle trois ans plus tard Ă Pradel, prĂšs de la coopĂ©rative pour commercialiser sel et salicorne sous lâappellation Le GuĂ©randais. Le marchĂ© de la salicorne, encore trĂšs rĂ©cent, est porteur dâespoir mais lâapprovisionnement est trĂšs alĂ©atoire. La pĂ©riode de cueillette, au printemps lorsque la salicorne est verte et tendre, est courte et projet de ferme expĂ©rimentale de salicorne devrait voir le jour prochainement dans le bassin du MĂšs. La salicorne ayant besoin dâeau douce et dâeau salĂ©e, les zones de culture pourraient servir de zones tampon dans les secteurs du bassin versant, moins favorables Ă la elles sont vertes et tendres, les jeunes pousses de salicorne sont un mets dĂ©licat dont on redĂ©couvre aujourdâhui les vertus gastronomiques. © Jean-Pierre BaconCertains paludiers indĂ©pendants stockent et conditionnent eux-mĂȘmes leur sel dans leurs propres salorges. © Jean-Pierre BaconLes nouvelles mĂ©thodes de marketing et surtout de communication Ă©chappent Ă lâentendement des paludiers. Agences de communication, dossiers de presse, voyages de presse, colloques, dĂźners, tout est bon pour mĂ©diatiser un produit qui doit gagner ses lettres de noblesse aux couleurs rouges du label. Si la dĂ©marche est louable et commence Ă porter ses fruits, câest aussi lĂ que le bĂąt blesse. Les paludiers ont lâimpression que tout le monde gagne de lâargent sur leur dos et que les bouteilles de champagne vidĂ©es Ă leur santĂ© grĂšvent directement leur faible revenu. Ce label, dont on fait grand bruit, a des difficultĂ©s Ă trouver un dĂ©bouchĂ© commercial et lâentente est difficile entre le Gps et les Salins du Midi, Ă propos du conditionnement ; le marchĂ© visĂ© est principalement la grande distribution, tenue par les Salins du Midi, les profits ne revenant quâindirectement aux paludiers. Le sel âlabellisĂ©â ne concernera quâun tiers du sel dit de premiĂšre tout, Charles Perraud reste optimiste. Outre les ventes dues Ă la politique âlabelâ, le responsable du Gps prĂ©voit le triplement en trois ans des ventes directes dans le secteur de lâĂ©picerie fine, de lâalimentation biologique et chez les restaurateurs. En outre, la prise de gestion de la sociĂ©tĂ© Le GuĂ©randais doit, selon lui, permettre la mise en place dâune âfiliĂšre selâ, de la saline Ă la table, en dĂ©veloppant une gamme de produits et une politique commerciale plus agressive. Tous ces projets fondent son espoir dâatteindre lâobjectif idĂ©al dâune vente annuelle de dix mille tonnes. Pour lâheure, il envisage soit un dĂ©stockage, soit un crĂ©dit relais sur le sel en stock qui permettrait dâaccorder une âprime dâencouragementâ aux paludiers qui en ont fort dĂ©ficit des brasPour produire environ dix mille tonnes de sel, il faudra davantage de bras quâaujourdâhui la moyenne actuelle est de huit mille tonnes. Malheureusement la tendance est toujours aux cessations dâactivitĂ© â environ 20% en 1991 â suite aux bonnes annĂ©es qui peuvent assurer un revenu pour quelque cinq ans, et au dĂ©sĂ©quilibre de la pyramide des Ăąges 45% des paludiers ont plus de cinquante-cinq ans, 40% moins de trente-cinq ans et la gĂ©nĂ©ration intermĂ©diaire fait dĂ©faut. Sur le marais, il ne reste plus que deux cents paludiers dont la moitiĂ© de Coquard, responsable du centre de formation, a de bonnes raisons de sâinquiĂ©ter. Depuis trois ans, le nombre de stagiaires dĂ©croĂźt ils nâĂ©taient que cinq en 1990.âLa situation Ă©conomique du paludier est trop dĂ©favorable pour motiver les jeunes, dit-il, quatre-vingts pour cent dâentre eux ne gagnent pas le smic. En raison de plusieurs bonnes rĂ©coltes successives, un jeune qui sâinstalle aujourdâhui doit attendre plusieurs annĂ©es le revenu de son sel. De plus, la rĂ©munĂ©ration pendant le stage environ 2 700 F est maintenant trop peu motivante.âEt Michel Coquard dâĂ©numĂ©rer quelques mesures Ă prendre dâurgence crĂ©ation dâun fonds de solidaritĂ© ; maintien de la dotation Ă lâinstallation pour les jeunes agriculteurs, calculĂ©e sur la surface exploitĂ©e et non sur le revenu; sursis dâapplication dâau moins cinq ans des normes europĂ©ennes en matiĂšre des diplĂŽmes requis brevet de technicien en agriculture pour lâobtention des aides; rĂ©munĂ©ration du paludier maĂźtre de stageâŠDans ce contexte tendu et face aux inquiĂ©tudes grandissantes, certains paludiers adoptent des attitudes de francs-tireurs, quittant le groupement pour se lancer dans des initiatives commerciales marginales. Du camion magasin, posĂ© comme une verrue en plein cĆur du marais, aux contrats obtenus, Ă lâarrachĂ©, en âcassantâ les prix, en passant par la vente directe par tous les âPIRATTESâ GUĂRANDAIS AU BĂNINLors dâun voyage effectuĂ© Ă titre personnel en 1988 au BĂ©nin, sur la cĂŽte occidentale dâAfrique, Alain Courtille, paludier dâAsserac, remarque que les procĂ©dĂ©s traditionnels mis en Ćuvre par les femmes bĂ©ninoises pour se procurer du sel, tout en Ă©tant peu productifs, sont extrĂȘmement dommageables pour lâ effet, la rĂ©colte du sel -1âłoula-kb, vĂ©ritable phĂ©nomĂšne culturel de la lagune, liĂ© au rite vaudou, sâobtient par lâancienne technique ignifĂšre. A la saison sĂšche, quand les eaux se retirent des terres inondables imbibĂ©es de sel, la surface du sol est grattĂ©e et lessivĂ©e Ă lâeau de mer. La saumure obtenue est mise Ă bouillir pendant des heures pour faire Ă©vaporer lâeau et recueillir le les feux sont alimentĂ©s par de grands volumes de bois qui proviennent des palĂ©tuviers de la mangrove. Les racines des arbres de cette forĂȘt littorale jouent un rĂŽle important dans la stabilisation du rivage et sont des frayĂšres Ă poisson. La surexploitation de ce bois fait dangereusement disparaĂźtre cette mangrove, entraĂźnant Ă terme de graves dĂ©sĂ©quilibres Ă©cologiques. Quand le palĂ©tuvier vient Ă manquer, les femmes font venir Ă grands frais le bois de lâintĂ©rieur du pays. LĂ encore, la surexploitation guette la forĂȘt, et le phĂ©nomĂšne est encore aggravĂ© par le fait que des populations naguĂšre dĂ©placĂ©es vers les zones urbaines, cherchent aujourdâhui Ă rĂ©intĂ©grer les villages littoraux, pour extraire le que les vieux procĂ©dĂ©s salicoles atlantiques peuvent ĂȘtre introduits sans dommages dans cette sociĂ©tĂ© traditionnelle, Alain Courtille se donne comme objectif de faire adopter par les femmes bĂ©ninoises la technique guĂ©randaise de production de sel GrĂące Ă lâaide de nombreux amis, du BĂ©nin et du pays de GuĂ©rande, de milieux scientifiques et associatifs, et aprĂšs avoir reçu lâappui du Grand prĂȘtre de la mer dans la hiĂ©rarchie vaudou, sans lequel rien nâaurait Ă©tĂ© possible, a Ă©tĂ© mis sur pied le projet Pirates Projet intĂ©grĂ© de recherche sur lâamĂ©lioration des techniques traditionnelles dâextraction du sel.En octobre de la mĂȘme annĂ©e, Alain repart au BĂ©nin en compagnie de François Le Callo et Louis-Marie Sire, autres paludiers guĂ©randais, pour construire une saline Ă Lan-Hou, un petit village de quatre-vingt-dix habitants, avec le concours de jeunes mais sous le regard sceptique des nombreux ennuis dâordre technique sont vite apparus argile dĂ©tĂ©riorĂ©e par les crabes, infiltrations dâeau douce, manque dâĂ©tanchĂ©itĂ© de lâinstallation. Au printemps 1989, la mise en place dâune bĂąche en plastique pour impermĂ©abiliser le fond de la saline permet de faire Ă©vaporer convenablement la saumure rĂ©coltĂ©e traditionnellement par les femmes. A priori peu enthousiasmante, lâutilisation du matĂ©riau moderne rĂ©sout les problĂšmes trĂšs efficacement, et en combinant les deux techniques de rĂ©colte, lâancienne et la nouvelle. La saline sâest mise de suite Ă produire deux cent cinquante kilos de sel en dix jours, confirmant le succĂšs de lâ cours de la saison 1990-1991, treize nouvelles salines ont produit sept tonnes de sel. Le premier pari Ă©tait gagnĂ©. Pour les âPirattesâ, il sâagit dĂ©sormais de pĂ©renniser lâexpĂ©rience de cette aide directe et efficace aux habitants de pays en voie de dĂ©veloppement, et de lancer des projets similaires en GuinĂ©e et au SĂ©nĂ©gal, autres pays africains producteurs de femmes bĂ©ninoises doivent apprendre les gestes nouveaux comme le brassage de la saumure Ă la surface de la saline. © Hjalmar DahmUN âGRAND SITEâ QUI FAIT PARLERRĂ©agissant Ă la dĂ©prime ambiante, Charles Perraud souhaite voir sâorganiser un contre-pouvoir constructif. Dans le contexte du classement du marais en âgrand site nationalâ, il aimerait que se dĂ©veloppe une politique de protection de la nature, de gestion du site et de promotion du produit, auprĂšs des touristes, au cĆur de la le mĂȘme esprit, Jean-Claude Baudry, prĂ©sident du syndicat, ne serait pas hostile Ă lâinstauration dâune rĂ©munĂ©ration des paludiers en tant que protecteurs du site et met ses espoirs dans les subventions du fonds europĂ©en concernant les zones rares et sensibles. Et Monsieur Potot, directeur de la section marais salant du Sivom, de renchĂ©rir en dĂ©clarant âIl nâest pas interdit de penser quâil y ait, Ă lâavenir, des fonctionnaires paludiersâ, une expression surprenante qui, voici quelques annĂ©es, aurait provoquĂ© un tollĂ© comment classer un site dont la moitiĂ© de la surface est en friche et dont lâexistence mĂȘme est liĂ©e au travail dâune population en constante diminution ? Les menaces de âzonageâ sont toujours prĂ©sentes et le Sivom parle encore de remembrement, comme de la meilleure solution. La Sepnb SociĂ©tĂ© dâĂ©tude et de protection de la nature en Bretagne considĂšre quant Ă elle que les zones aquacoles du bassin de Mesquer sont dĂ©gradĂ©es et par consĂ©quent non classables, alors que les paludiers de ce secteur se battent pour le classement. Enfin, le syndicat des paludiers est favorable Ă la dĂ©finition de zones ornithologiques Ă lâEst du marais ; Ă quoi les frĂšres Rio, de lâAssociation des producteurs indĂ©pendants, rĂ©torquent ironiquement que les oiseaux Ă©taient plutĂŽt mal vus sur le marais, Ă cause des plumes et des excrĂ©ments, lorsque lâhomme y avait une plus grande place !La zone Est du marais, uniquement alimentĂ©e par lâĂ©tier du Pouliguen devenu port de plaisance, est menacĂ©e de pollution par le millier de bateaux qui y sĂ©journent et par le ralentissement du cours de lâeau. En outre, un projet de marina et de port en eau profonde dans lâĂ©tier est actuellement Ă lâĂ©tude. Par ailleurs, certaines zones en friches, depuis longtemps, sur Congor, SaillĂ© et La Baule, sont pratiquement irrĂ©cupĂ©rables pour la saliculture et difficilement le comprend, le marais, sous-exploitĂ© et dĂ©sertĂ©, reste une provocation pour les promoteurs qui nâont pas dĂ©sarmĂ© depuis les annĂ©es soixante-dix. En dĂ©pit de son morcellement, le foncier est pour une grande part aux mains de quelques gros propriĂ©taires â en 1980, quatre cent cinquante propriĂ©taires se partagent 19 000 Ćillets et deux dâentre eux dĂ©tiennent 15% du total, les autres possĂšdent trente-six Ćillets, en moyenne â et les tentations de regroupement sont marais salants de GuĂ©rande sont les derniers en France, avec ceux des Ăźles de Noirmoutier et de RĂ©, Ă produire du sel par des mĂ©thodes traditionnelles utilisant un processus entiĂšrement naturel. Tout doit ĂȘtre mis en oeuvre pour assurer la pĂ©rennitĂ© de ce remarquable patrimoine vivant. © M. ThersiquelQuelques organismes syndicat, Sepnb⊠veillent aux dĂ©bordements et aux manĆuvres et peuvent demander une prĂ©emption du DĂ©partement mais restent perplexes et impuissants devant le comportement de certains âmĂ©cĂšnesâ qui achĂštent massivement des salines, quel que soit leur Ă©tat. Les projets de classement, dont la mise en place peut ĂȘtre longue, font redouter un coup de force des spĂ©culateurs, car les programmes dâamĂ©nagement, certains en cours de rĂ©alisation, sont encore nombreux des golfs, Ă Mesquer et Ă Pen Bron; des ports Ă La Turballe et au Croisic; des centres de thalassothĂ©rapie, des centres de vacances, Rabreau, rĂ©sume ainsi lâambiguĂŻtĂ© de la situation âIl nây aura pas de nouvelles menaces sur les marais, aussi longtemps quâil y aura suffisamment de paludiersâ. Toutefois, la grande majoritĂ© des paludiers est toujours fermement opposĂ©e Ă lâassistanat, qui est donnĂ© comme la solution rĂ©aliste de demain âNous ne voulons pas devenir les figurants dâun musĂ©e vivant, affirment-ils, ni des fonctionnaires ou des porteurs de casquette pour faire visiter des salines qui font du sel uniquement pour les touristesâ.Avec les quelques dizaines de sauniers qui travaillent encore les marais salants de Noirmoutier et de RĂ©, les paludiers de GuĂ©rande sont les derniers rĂ©coltants français de sel de mer, mettant en Ćuvre les mĂ©thodes traditionnelles ; câest un patrimoine national Ă dĂ©fendre. Le sel de GuĂ©rande, mĂȘme plus cher la consommation par personne et par an est de deux kilos et demi, soit au maximum cinquante francs de fleur de sel D, a suffisamment de qualitĂ©s et de saveur pour conquĂ©rir de nouveaux marchĂ©s, convaincre de nouveaux clients et faire vivre les trois cents paludiers qui seraient nĂ©cessaires Ă lâentretien de la totalitĂ© du marais a maintenant prouvĂ© son utilitĂ© par son influence positive sur la richesse des eaux du littoral, le climat -lâĂ©tĂ© les courants ascendants, dus Ă la forte Ă©vaporation, Ă©loignent les orages â, lâattrait touristique de la presquâĂźle ; mĂȘme les zones en friches, si leur surface reste raisonnable, ont le mĂ©rite dâoffrir un havre de paix pour les oiseaux et un espace de rĂȘve pour lâ mĂ©tier de paludier peut paraĂźtre anachronique, le site dĂ©gradĂ© et sous-utilisĂ©. Pourtant, ceux qui aujourdâhui se battent pour sa survie, feront sans doute bientĂŽt figure dâavant-gardistes. Nâen dĂ©plaise aux fossoyeurs, le marais nâest toujours pas dĂ©cidĂ© Ă DU PALUDIERPrincipe de la circulation de lâeau dans une saline le sens de dĂ©placement est indiquĂ© par les flĂšches 1-Ă©tier; 2-trappe de vasiĂšre; 3-cui; 4-cobier; 5-tour dâeauâą 6-fares; 7-adernes; 8-dĂ©livre; 9-oeillets; 10-ladure; 11-mulon; 12-pont. Aquarelle conçue et rĂ©alisĂ©e par Gildas Buron et Roland Chetelat. MusĂ©e des marais salants de marais est un espace Ă la mesure dâun homme en symbiose avec les Ă©lĂ©ments. Les Ăąges de la vie, le rythme des saisons, la hauteur de marĂ©e, la position du soleil, la direction et la force du vent orchestrent la vie du paludier qui a peu changĂ© depuis la nuit des espace Ă la mesure de lâhommeLa zone salicole est composĂ©e de deux bassins, au Sud, le bassin de GuĂ©rande, mille six cent vingt hectares, rĂ©partis sur les communes de Batz, GuĂ©rande, La Turballe, Le Croisic. Il est alimentĂ©, Ă lâEst, par le traict qui fournit de lâeau Ă une sĂ©rie dâĂ©tiers petits canaux cĂŽtiers; la partie Ouest, un tiers de la superficie, est uniquement alimentĂ©e par lâĂ©tier du Pouliguen. La limite entre les deux zones est, pratiquement, matĂ©rialisĂ©e par la route qui relie Pradel Ă bassin du MĂšs, au Nord, compte trois cent cinquante hectares sur les communes de St-Molf, Mesquer et Asserac et reçoit lâeau du traict de Mesquer. Les Ă©tiers se ramifient en bondres et bondraux qui alimentent les vasiĂšres de cinquante ares Ă plusieurs hectares, entourĂ©es de talus. Vastes rĂ©servoirs, les vasiĂšres sont remplies dâeau par une trappe, aux plus forts coefficients de marĂ©e, soit environ toutes les deux semaines en pĂ©riode dâexploitation. La hauteur dâeau adrnise se situe entre quinze et vingt-cinq cm et jusquâĂ cinquante cm en pĂ©riphĂ©rie, dans le rai, tranchĂ©e destinĂ©e Ă accumuler les vases par lâaction de la force centrifuge. Le rĂŽle de la vasiĂšre est dâalimenter le circuit dâeau, par gravitation, le fond des bassins Ă©tant progressivement plus bas, mais Ă©galement de commencer la concentration du sel par Ă©vaporation, lâeau passant de 35 g Ă 50 g par de la vasiĂšre est admise dans le cobier, de plus petite taille, qui est en forme de chicane et a la mĂȘme fonction mais ne reçoit que quatre centimĂštres dâeau dont la salinitĂ© peut atteindre 80 g au quitte le cobier en-passant par une âplanche Ă trousâ que le paludier obstrue Ă volontĂ© Ă lâaide de chevilles, pour rĂ©gler le dĂ©bit et alimenter le tour dâeau. Ce petit canal fait en partie le tour de la saline en suivant le fossĂ©. GrĂące au vent, lâeau atteint une certaine vitesse et arrive dans les fares par de petites ouvertures que lâon obstrue par une simple dâĂ©vaporation, les fares sont disposĂ©s en chicane oĂč deux doigts dâeau circulent pour passer de 90 g Ă 150 g de sel par litre ; la tempĂ©rature de lâeau peut y atteindre 30°. Des bassins de plus grande raille, les adernes forment la rĂ©serve journaliĂšre, la salinitĂ© est alors de 250 g au litre soit 25° baumĂ© ; le paludier laisse un petit dĂ©bit dâeau pour Ă©viter que le sel ne commence Ă dâadmission dâeau. © Michel ThersiquelPar un petit canal, la dĂ©livre, les Ćillets sont alimentĂ©s quotidiennement en eau chaude et trĂšs salĂ©e. LĂ oĂč est rĂ©coltĂ© le sel, les Ćillets sont des rectangles aux coins arrondis dâune surface moyenne de soixante-dix mĂštres carrĂ©s sept par dix, en nombre trĂšs variable mais dont la taille totale est toujours proportionnĂ©e Ă la surface de chauffe qui les alimente, dans un rapport dâun Ă lâĆillet, la hauteur dâeau est minime, environ un centimĂštre ; la tempĂ©rature peut atteindre 37° et la salinitĂ© 300 g au litre, soit 28° baumĂ©. Sur lâun des longs cĂŽtĂ©s de lâĆillet, une petite plate-forme, la ladure, reçoit la prise de sel quotidien. En pĂ©riphĂ©rie de la saline, une plate-forme plus importante constitue le trĂ©met oĂč le paludier compose un mulon, la rĂ©colte de la saison. Les bassins de la saline sont cloisonnĂ©s par les ponts qui permettent la le marais, le foncier est trĂšs complexe car les parties atteintes par les coefficients de plus haute marĂ©e sont du domaine maritime Ă©tiers, bondres, bondraux; digues et talus dĂ©pendent Ă©galement du domaine public et sont gĂ©rĂ©s, sur le bassin de GuĂ©rande, par le syndicat des digues, association datant de 1901 dont le budget annuel est dâenviron 700 000 F pour 50 km dâĂ©tiers, 90 km de talus et 26 km de digue. Les vasiĂšres sont en indivision, alimentant plusieurs loties sĂ©ries dâĆillets. Les chemins dâaccĂšs et une partie des marches les ponts sont Ă©galement en commun entre plusieurs paludiers, dâoĂč nĂ©cessitĂ© dâentraide et dâentente, mais rĂ©sistance passive et efficace aux projets de saisons du paludierâLe sel, câest la rĂ©compenseâ. La saison du sel dure, selon les annĂ©es, de mi-mai Ă mi-septembre, pĂ©riode de travail intense pendant laquelle le paludier a les yeux rivĂ©s sur la couleur du ciel, guettant son principal ennemi lâ rumeur accorde Ă François Le Callo, maĂźtre chausseur comme son pĂšre, lâhonneur dâĂȘtre lâun des meilleurs paludiers du marais. Bien que modeste, il ne sâen dĂ©fend pas et explique âJâai un point commun avec ObĂ©lix, je suis tombĂ©, petit enfant, dans un Ćillet pendant la rĂ©colte. Câest peut-ĂȘtre ce qui fait ma force !â Selon lui lâĂ©vaporation de lâeau et la concentration du sel sont liĂ©es autant au vent quâau soleil, alors que les paludiers parlent toujours en termes de chaleur la surface de chauffe, les marais cuisent, etc., que le processus commence dĂšs la vasiĂšre et quâil est par exemple important de capter lâeau de lâĂ©tier au milieu de la marĂ©e, au maximum de salinitĂ©, lorsque lâeau douce est chassĂ©e. âSur le marais, on ne peut rien prĂ©voir, il faut se prĂ©parer au meilleur comme au pire, mais en essayant dâoptimiser le circuit dâeau, quitte Ă prendre des risques. En effet, moins la hauteur dâeau est importante, plus la concentration est rapide, mais il faut renouveler plus souvent lâeau, ce qui exige beaucoup de prĂ©sence et dâattention. Toute la saline doit ĂȘtre propre, car les herbes du talus coupent le vent et les salicornes prennent du sel. Il faut Ă©galement penser Ă la direction du vent qui peut accĂ©lĂ©rer mais aussi freiner le circuit dâ ces subtilitĂ©s maĂźtrisĂ©es, qui font lâart du paludier, il lui reste Ă rĂ©colter le prĂ©cieux don de la nature, sous ses deux formes le sel menu et le gros sel. Le sel menu est la fleur de sel. Surtout par vent dâEst, des cristaux fins, lĂ©gers et plus blancs ils nâont pas touchĂ© lâargile se forment sur lâĆillet; le paludier les cueille avec la lotisse Ă sel menu. La quantitĂ© de fleur est en moyenne cent fois moins importante que celle de gros sel, mais elle est vendue dix fois plus cher. La rĂ©colte de fleur Ă©tait traditionnellement le travail des femmes ou servait de salaire aux gros sel est le sel gris au-delĂ de 250 g par litre, le chlorure de sodium, accompagnĂ© de quelques autres molĂ©cules prĂ©sentes Ă lâĂ©tat ionique dans lâeau de mer, cristallise et tombe au fond de rceillet A lâaide du las, fine planche de bois de 1,20 m sur 0,12 m, munie dâun long manche de 5 m, le paludier pousse lâeau de lâĆillet pour dĂ©tacher les cristaux, il mile, en Ă©vitant de racler le fond. Il les rassemble, il hale, puis les monte en tas sur la ladure, il trousse. La prise de sel quotidienne est, en moyenne, de 50 kg par Ćillets, 1,3 tonne par saison. Le sel sâĂ©gouttera toute la nuit. Le lendemain matin, le paludier le porte Ă lâaide de la brouette sur le mulon composĂ© sur le trĂ©met. En fin de saison, vient le moment du roulage, le transport du sel, par tracteur, de la saline aux salorges, les magasins Ă sel. A la coopĂ©rative, le sel est sĂ©lectionnĂ©, selon sa couleur, en trois catĂ©gories, Ă lâaide dâun chroma mĂštre, qui calcule la rĂ©flexion dâun rayon lâautomne, le marais est inondĂ© dâeau de mer, jusquâĂ affleurement des ponts, pour les protĂ©ger du gel. Le temps est venu de sâoccuper des âcommunsâ â entretien des talus et des chemins, curage des Ă©tiers â ou de procĂ©der aux travaux exceptionnels comme le chaussage, opĂ©ration de remise en Ă©tat du fond des Ćillets, qui se fait tous les vingt-cinq ans. LâĆillet est vidĂ©, et son argile, usĂ©e et chargĂ©e en sels magnĂ©siens, est renouvelĂ©e. DĂšs le printemps, commencent les travaux de curage et dâhabillage de la saline, pour la remettre en fonctionnement. AprĂšs avoir vidĂ© lâeau saumĂątre du dernier Ćillet, le plus bas vers lâĂ©tier, le paludier, muni de la lotisse Ă ponter, remonte les ponts, en les graissant avec de la vase pour boucher les craquelures occasionnĂ©es par lâhiver. Avant le premier sel, il dĂ©charge ses Ćillets, et enlĂšve la vase molle mĂȘlĂ©e Ă lâeau, en la faisant voler par-dessus les ponts, Ă lâaide de la cesse pelle en bois, pour la rassembler et lâĂ©liminer. Le circuit dâeau de nouveau en Ă©tat, la saison peut dĂ©marrer, si Dieu le veut !Les Ăąges de la vieLe mĂ©tier de paludier connaĂźt un cycle de deux gĂ©nĂ©rations, de grand-pĂšre Ă petit-fils. DĂšs lâĂąge de quinze ans, le jeune homme exploite dix Ćillets ; devenu un adulte en Ăąge de se marier, il en travaille soixante. Ayant fondĂ© une famille, ses besoins augmentent, sa femme et plus tard ses enfants lui donnent la main pour le troussage et le portage. Lâexploitation peut compter jusquâĂ cent-vingt Ćillets. Lorsque les enfants quittent la maison, le paludier rĂ©duit son nombre dâĆillets Ă quatre-vingts puis soixante. A lâĂąge de la retraite, le vieil homme continue Ă prendre dix Ćillets, et, lorsque les forces lui manqueront, il les confiera Ă son petit-fils, en Ăąge de travailler. Les paludiers du marais se sont succĂ©dĂ© ainsi, pendant plusieurs siĂšcles. Aujourdâhui encore, les anciens Ă la retraite peuvent continuer Ă exploiter huit Ćillets le nombre tolĂ©rĂ© par la Mutuelle sociale agricole, mais ils nâont quâun infime espoir de voir leur petit-fils prendre la de neuf, ou presque, depuis Bernard PalissyDepuis les descriptions mĂ©ticuleuses de Bernard Palissy, venu observer les paludiers de lâOuest en 1580, bien peu de choses ont changĂ©. La gestion et lâexploitation des salines les plus au Nord de lâEurope, liĂ©es Ă la prĂ©caritĂ© du climat, sont Ă la mesure de lâhomme avec son gĂ©nie et ses la plus importante des conditions de travail date de 1865 avec lâouverture des routes salicoles, permettant lâaccĂšs aux salines des charrettes attelĂ©es, pour le roulage. Le transport du sel se faisait prĂ©cĂ©demment Ă dos de mules ; en 1790, le bourg de Batz en comptait deux mille. Il faut attendre la fin des annĂ©es 1930 pour voir la brouette remplacer le portage Ă la gide panier portĂ© sur la tĂȘte; et 1945 pour que la brouette sâoffre le luxe dâune roue paludiers ont continuĂ© Ă porter au joug. Julien Le Gall Ă Boulay est le dernier utilisateur de cette technique ; le passage de la brouette lâobligerait Ă Ă©largir tous les ponts de sa saline. Lâultime progrĂšs date de quelques annĂ©es, avec le remplacement du manche en bois du las par un manche en fibre de carbone, plus lĂ©ger et plus souple. Si le marais arrive Ă survivre, dans quelques annĂ©es, lâĂ©prouvant travail de curage des Ă©tiers et des vasiĂšres, fort nĂ©gligĂ©, faute de bras, sera entiĂšrement mĂ©canisĂ©; les engins sont au point mais trĂšs cĂŽtĂ© dâun mulon, Joseph PĂ©rou et ses outils. De gauche Ă droite la lousse Ă ponter, pour restaurer les ponts qui dĂ©limitent les bassins, la cesse, Ă©cope Ă vider la vase molle, la tousse Ă sel blanc et le panier pour cueillir la fleur de sel la boiette, et la boulette pour enlever la vase, le grand las, rĂąteau et outil symbole du paludier, le boutouĂ©, las plus petit servant au travail du sel ou de la vase, la brouette et la pelle. © Michel ThersiquelBibliographie Emile Boutin et Marc Guitteny Le sel breton, Editions du Vieux Chouan; Gilbert Dunoyer de Segonzac Les chemins du sel, Gallimard; Pierre Lemonnier Paludiers de GuĂ©-rande, Institut dâEthnologie, MusĂ©e de lâHomme; Ouvrage collectif sous la direction de Mme J. Poisbeau-HĂ©mery Marais salants, SociĂ©tĂ© des sciences naturelles de lâOuest de la France, Nantes; GeneviĂšve Delbos et Paul Jorion La transmission des savoirs, Ă©d. de la Maison des sciences de lâ Gildas Buron, conservateur du MusĂ©e des marais salants de Batz; GeneviĂšve Delbos, chercheur au Cnrs; Pierre Mollo, chercheur au Cempama; tous les paludiers de la presquâĂźle; les responsables du Gps et particuliĂšrement Alain Courtelle et Charles Perraud.1 Les aspects ethnographiques, historiques et techniques du mĂ©tier de paludier feront lâobjet dâarticles ultĂ©rieurs. Dansles marais salants, le sel rĂ©coltĂ© est stockĂ© sur une surface plane comme l'illustre la photo ci-dessous. On admet qu'un tas de sel a toujours la forme d'un cĂŽne de rĂ©volution. 1 ) Pascal souhaite dĂ©terminer la hauteur d'un cĂŽne de sel de diamĂštre 5 mĂštres. Il possĂšde un bĂąton de longueur 1 mĂštre. Il effectue des mesures et rĂ©alise les deux schĂ©mas ci-dessous : E Exercice 3 Dans les marais salants, le sel rĂ©coltĂ© est stockĂ© sur une surface plane, comme l'illustre la photo ci-contre. On admet qu'un tas de sel a toujours la forme d'un cĂŽne de rĂ©volution. Pascal souhaite dĂ©terminer la hauteur d'un cĂŽne de set de diamĂštre 5 mĂštres. Il possĂšde un bĂąton de longueur 1 mĂštre. Il effectue des mesures et rĂ©alise les deux schĂ©mas ci-dessous. BĂąton CĂŽne de sel S 1 m B im 0 A m 2,30 m 5 m 1 Expliquer pourquoi le point O est le milieu du segment EL 2 Calculer la hauteur SO de ce cĂŽne. Toutes les rĂ©ponses Nom tel adresse mail lieu de stage adresse mail de l'entreprise tel objet lettre de motivation, stage de decouverte 3 eme. madame ou/ monsieur je suis l'eleve en 3 eme au college qui se situe a je charche un stage qu dure 1 semaine .je vous presente ma lettre de motivation, je suis . presente toi, comment t'es motive pour faire le satage dans cette entreprise.je voudrais faire ette stage de decouverte dans votre entreprise car je vous prie d'agrĂ©er, mes salutations distinguĂ©es .ton nom et prenom rĂ©ponse c quoi la questionexplications rĂ©ponse rĂ©ponse 1explications rĂ©ponse bonsoir, je ne suis pas sĂ»re mais je pense que la serveuse peut utiliser tous les verres. en effet, mĂȘme s'ils n'ont pas la mĂȘme forme, tous les verres ont une hauteur de 4 centimĂštres et un diamĂštre de 8 centimĂš pour justifier tu peux essayer de donner un exemple mais je ne suis pas sĂ»re que tu aies besoin de faire un rĂ©ponse rĂ©ponse en piĂšce jointe pour le document opendocument. les 3 piĂšces jointes ne s'ouvrent Questions similaires BREVETDesagriculteurs travaillent au marais salant de Bach Long, district de Giao Thuy, province de Nam Dinh (Nord). Le sel se produit dans
Un sel 100% naturel rĂ©coltĂ© Ă la main dans le plus grand respect des traditions ancestrales Un sel 100% naturel rĂ©coltĂ© Ă la main dans le plus grand respect des traditions ancestrales Au Nord de lâIle, entre la Couarde, Loix et Ars en RĂ©, les marais salants se dĂ©ploient Ă perte de vue. Dans cet environnement paisible façonnĂ© par lâhomme et la nature, les sauniers y cultivent et y rĂ©coltent le sel marin, lâor blanc » depuis plus dâun millĂ©naire. Longtemps indispensable pour la conservation des aliments, le sel fait lâobjet dâun commerce florissant au Moyen Age avec les pays nordiques tels que le Danemark, les Pays bas, lâAllemagne et la Scandinavie. IdĂ©alement situĂ© au carrefour des routes maritimes, ce sont les moines de lâAbbaye de Saint- Michel- en lâHerm qui vont commencer Ă exploiter les marais salants des Ăźlots de Loix et dâArs pour rentabiliser leurs terres argileuses sur lâIle de RĂ© et en faire un des site de production de lâouest de la France les plus importants. Pendant lâapogĂ©e de la saliculture au XIXĂšme siĂšcle, prĂšs de 20 % du territoire de lâIle de RĂ© est exploitĂ© pour produire prĂšs de 30 000 tonnes par an. Toutefois, le chemin de fer et la rĂ©volution industrielle porte un coup dur sur lâactivitĂ© du sel sur lâIle de RĂ©. Les sauniers abandonnent leurs marais salants devant lâeffondrement du prix du sel et un contexte Ă©conomique difficile. LâactivitĂ© dĂ©cline et va connaitre un vĂ©ritable renouveau au dĂ©but des annĂ©es 1990. La crainte de voir disparaitre ce patrimoine et ce savoir-faire ancestral encourage alors la CommunautĂ© de Commune de lâIle de RĂ© et la CoopĂ©rative des Sauniers de lâIle de RĂ©, fondĂ©e en 1942, Ă engager un vĂ©ritable programme pour rĂ©habiliter les marais salants et valoriser la qualitĂ© exceptionnelle du sel produit sur lâIle de RĂ©. Des jeunes sauniers sâinstallent et reprennent possession des terres argileuses, prĂ©servant ainsi plus de mille ans dâhistoire. Ces jeunes sauniers bĂ©nĂ©ficient du savoir-faire des anciens sauniers et de gestes qui se sont transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Ils sont motivĂ©s par un cadre de travail au grand air, au contact de la nature, un environnement prĂ©servĂ© exceptionnel, la perspective de produire un sel de grande qualitĂ© et une comprĂ©hension certaines des Ă©lĂ©ments qui les entourent comme le vent, les marĂ©es et le soleil. VĂ©ritables paysans de la mer, ils sont les gardiens de ce patrimoine local et prĂ©servent ainsi ces terres maritimes et une biodiversitĂ© de faune et de flore inestimable. On y dĂ©couvre la flore liĂ©e Ă cet environnement si particulier, comme la salicorne, plante adaptĂ©e aux fortes salinitĂ©s, cultivĂ©e Ă des fins gastronomiques sur lâIle de RĂ©. Aujourdâhui ce sont plus de 400 hectares qui sont cultivĂ©s par 90 sauniers sur lâIle de RĂ©. Pendant la saison estivale entre les mois de juin Ă septembre , vous pouvez les observer travailler dans leur marais, rĂ©colter manuellement des cristaux de sel le gros sel gris et la fleur de sel. Lâeau de mer circule dans des bassins dâargile de tailles diffĂ©rentes oĂč se produit le processus naturel dâĂ©vaporation grĂące au soleil et au vent. Le gros sel gris se dĂ©pose au fond des marais, en conservant naturellement la couleur de lâargile gris qui tapissent les marais. PrĂšs de 2000 tonnes de gros sel sont rĂ©coltĂ©s annuellement. Comme autrefois, le saunier utilise une sorte de large rĂąteau, un simoussi, pour faire des petites pyramides, les coubes, qui laisseront lâeau sâĂ©goutter avant dâĂȘtre transportĂ©es sur un tas de sel plus important, le pilot. Pour rĂ©colter la fleur de sel, il faut du soleil, un bon vent, une absence totale de pluie et un zeste de paramĂštres plus ou moins prĂ©visibles qui font tout son charme et son mystĂšre. Tous les jours en fin de journĂ©e, une fine cristallisation apparait Ă la surface de lâeau, sur les bords de lâĆillet pour former une lĂ©gĂšre croĂ»te, comparable Ă la glace naissante sur un Ă©tang. Le saunier la prĂ©lĂšve dĂ©licatement Ă lâaide dâune lousse » en se gardant dâun geste imprĂ©cis qui coulerait et souillerait la prĂ©cieuse rĂ©colte. La fleur de sel de lâIle de RĂ© est considĂ©rĂ©e comme lâun des sels les plus raffinĂ©s et les plus goĂ»teux au monde. La subtilitĂ© de sa saveur est liĂ©e au fait quâelle nâest pas constituĂ©e que sel⊠elle contient naturellement du magnĂ©sium et des oligo-Ă©lĂ©ments. La fleur de sel est un produit 100 % naturel, qui ne subit aucune transformation et nâest associĂ© Ă aucun additif. Elle sale moins quâun simple sel de table, et moins vite. Mais tellement mieux ! Elle est parfois intĂ©grĂ©e Ă des recettes de grande finesse, mais est le plus souvent ajoutĂ©e au dernier moment sur un aliment ou un plat quâelle contribuera Ă rĂ©vĂ©ler Ă mesure quâelle distillera ses arĂŽmes. Un incontournable des grandes tables et de la gastronomie pour sa touche de finition parfaite, pour son gout subtil et son croquant inimitable. Un plaisir gustatif Ă nulle autre pareil. Quelques grains fleur de sel suffisent en effet pour procurer des sensations gustatives des plus intenses. Pour tout savoir sur la saliculture de lâIle de RĂ©, faites un tour Ă l'EcomusĂ©e des Marais Salants, Ă Loix qui vous invite Ă revivre la rĂ©colte du sel depuis des siĂšcles. A l'intĂ©rieur sont exposĂ©es les traditions et l'histoire de la culture du sel et un parcours pĂ©destre en plein air autour des marais permet de comprendre toutes les phases de production, du pompage de lâeau de mer en mars Ă la rĂ©colte du sel Ă la fin de lâĂ©tĂ©. La production de sel est fortement dĂ©pendante des conditions climatiques un orage avec de fortes pluies peut endommager la rĂ©colte, car non seulement lâexcĂšs dâeau douce affecte le degrĂ© de salinitĂ©, mais il peut endommager les digues qui sĂ©parent les diffĂ©rents bassins. En dehors des mois dâĂ©tĂ©, les sauniers consacrent une partie de leur temps Ă la remise en Ă©tat des marais nettoyage, mise Ă niveau du fond des bassins, crĂ©ation dâĂźlots de nidification, entretien de la flore. Pour nombre dâentre eux, une autre partie de leur temps est aussi consacrĂ©e Ă une activitĂ© complĂ©mentaire dans le maraĂźchage ou la vigne. Les sauniers de lâĂle de RĂ© sont des acteurs clĂ©s dans la sauvegarde de lâenvironnement naturel. Ils participent Ă la prĂ©servation dâune riche biodiversitĂ© de la flore et de la faune quâabrite ce milieu vivant façonnĂ© par lâhomme ; ils entretiennent les bassins, les levĂ©es dâargile et veillent quotidiennement aux rĂ©glages des niveaux dâeau. La production de sel sur lâIle de RĂ© sâinscrit rĂ©solument dans la tendance actuelle du Slow Food » dans le monde culinaire, puisquâil sâagit dâun produit 100% naturel, authentique et non raffinĂ©. Fleur de sel au Cognac, Fleur de Sel au Safran, Fleur de sel au Pineau, Fleur de Sel au Caviar, Fleur de sel aux Truffes, Fleur de Sel au Basilic, Fleur de sel au CĂšleri bio, Fleur de Sel au gingembre bio, Sel Marin pour grillades, Sel marin pâtit potager, Moutarde dâalgues, Moutarde et mayonnaise Ă la Salicorne, il y en a pour tous les gouts ! Depuis plus d'un millĂ©naire, le sel artisanal de lâIle de RĂ©, non traitĂ© et non lavĂ©, est rĂ©coltĂ© Ă la main, dans les marais salants de Ars en RĂ© et Loix. La fleur de sel de lâIle de RĂ© est considĂ©rĂ©e comme lâun des sels les plus raffinĂ©s et les plus goĂ»teux au monde. Un incontournable des grandes tables et de la gastronomie pour sa touche de finition parfaite et exclusive des plats, pour son gout subtil et son croquant inimitable. Riche en magnĂ©sium, elle apporte de nombreux minĂ©raux essentiel Ă notre organisme. Plus d'expĂ©riences Ă vivre
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